Le retour du blaireau
Musique / Icône pop des 80's et 90's, Lloyd Cole revient, sans ses Commotions, mais avec 50 ans au compteur, rejouer ses grands tubes en acoustique et en version bluegrass. Trop Cole. Stéphane Duchêne

Avec ses inflexions de voix et ses joues de poupons mal rasé, Lloyd Cole faisait craquer les filles, mais n'en était pas moins un compagnon de lose pour les gars. Un type que la tentation du romantisme ne vaccinait pas contre le cynisme (le blaireau est agressif). Barré à New York après deux albums avec les Commotions, Cole enchaîne alors en solo les albums inégaux. Les atrabilaires "Lloyd Cole" et "Bad Vibes" (horrible) précédant respectivement le magnifique "Don't Get Weird on Me Baby" et "Trigger Happy", album de l'apaisement. Il sort alors du rang, n'intéresse plus grand monde, malgré des albums honnêtes ("Antidepressant", "2006"). Mais rien de tels que les vieux tubes pour remonter sur scène. Également passionné de musique américaine, l'Écossais a donc eu, allez savoir pourquoi, la folle idée, de monter un petit ensemble bluegrass, cet ancêtre du folk américain, pour revisiter sur scène sa riche carrière. De ce qu'on en a vu sur vidéo, le fan qui attend les tubes de sa jeunesse en version ripolinée sera déçu. Mais à 50 ans, le cheveu gris et des joues à faire pâlir Isabelle Adjani et Evelyne Thomas, Lloyd Cole n'en a que faire. Demandez à Bernard Hinault, depuis quand les blaireaux se préoccupent-ils de l'opinion des autres ? Lloyd Cole Small Ensemble
À la Salle Molière
Mardi 29 mars