Sang mêlés
Théâtre / La Médée de Jean-Louis Martinelli n'était encore jamais passée à Lyon. Erreur réparée, c'est au TNP que l'on peut assister à ce spectacle bouleversant, jusqu'au 3 avril.Dorotée Aznar

S'il existe plusieurs versions du mythe de Médée, celle imaginée par Max Rouquette est fidèle à la tragédie d'Euripide. Régicide, fratricide, infanticide, Médée baigne dans le sang. Mais le texte de Rouquette a cela de passionnant qu'il accorde une place immense au corps, ses odeurs, sa couleur, ses souffrances et ses jouissances. La sexualité est une donnée essentielle, dont Médée ressasse les souvenirs comme pour garder ses plaies à vif. Tout ici est chair et sang. La première étreinte de Médée et de Jason se fait dans le sang encore tiède de son frère, par elle assassiné, la jeune femme à la peau claire pour laquelle Jason envisage de l'abandonner périra rongée par les flammes et enfin, c'est dans le sang de ses fils qu'elle versera pour punir l'homme qui la répudie. Alors que diverses justifications à cet acte final sont avancées, toutes s'évanouissent, ne laissant sur scène que la violence pure. Médée
Au Théâtre national populaire (Villeurbanne)
Jusqu'au dimanche 3 avril