Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme
Intrigues policières, complots et époustouflantes scènes d'action dans la Chine du VIIe siècle : avec Detective Dee, Tsui Hark fait son Sherlock Holmes, un divertissement trépidant et visuellement magistral.Christophe Chabert

Gigantisme : c'est justement l'érection d'un bouddha de 120 mètres qui lance l'Histoire. Celui-ci est construit en l'honneur de la future impératrice Wu Zetian. Lors d'une visite sur le chantier, le contremaître est transformé en quelques secondes en torche humaine. De l'enfer sombre et claustrophobe dans lequel travaillent les ouvriers à la cime du Bouddha tutoyant les nuages, du bas vers le haut, du peuple à ses élites et à ses Dieux, c'est une scénographie prométhéenne qu'orchestre Tsui Hark. Ainsi, le juge Dee, démocrate pragmatique revenu du bagne avec des idéaux de justice sociale, doit d'abord descendre dans les entrailles de la ville (incroyables séquences dans le Marché fantôme, sorte de cour des miracles chinoises mais qui rappelle aussi la taverne de Star Wars) avant de retourner sur les lieux du crime : le Palais impérial et le Bouddha enfin achevé. Le spectateur s'y perd, mais il est systématiquement rattrapé par la manche grâce à la furia visuelle de Tsui Hark, l'inventivité de ses scènes d'action et la luxuriance décorative autorisée par le numérique, évoquant le travail des designers de jeux vidéo. Avec ses mouvements de caméra impossibles, ses environnements aux variations infinies et ses intrigues aux ramifications labyrinthiques, Detective Dee ramène dans le cinéma le meilleur de la culture vidéoludique, y ajoutant ce sens du chaos qui a toujours été la marque de Tsui Hark.Detective Dee
De Tsui Hark (HK-Chine, 2h03) avec Andy Lau, Bingbing Li...