Allez Luyas

Musique / Ce qu'il y a de bien aujourd'hui, avec les groupes canadiens à suivre, c'est qu'ils comportent toujours un ancien membre, un musicien de scène ou un intérimaire de chez Arcade Fire, la cousine du chanteur, ou le filleul de la sœur du batteur. Il faut dire que quand on est 76 sur scène, on essaime forcément un peu autour de soir. The Luyas compte donc forcément, à temps pleins ou pas, des arcadiens occasionnels comme Pietro Amato (joueur de cor français) ou Sarah Neufeld et Owen Pallett venus donner ici un coup d'archer. Trop beau pour être vrai ? Plutôt Too beautiful to work, comme l'énonce le titre de l'album. Car, en réalité, les membres de The Luyas sont tous associés à plusieurs projets locaux comme Bell Orchestre ou Torngat (les hivers sont longs au Canada, il faut bien s'occuper). Pourtant on serait bien en peine de les ramener par la main là d'où ils viennent tant leur pop aux accents expérimentaux part dans toutes les directions et en fait voir de toutes les couleurs. C'est donc non sans un certain courage, et néanmoins avec délice, qu'on se laisse aller à se perdre avec eux sur les traces d'une musique peu abordable à la première écoute. Et c'est le chant enfantin de la chanteuse de Jessie Stein, avec cette tonalité d'innocence indé qu'on entendait beaucoup à une époque, qui semble fonctionner comme une boussole dans ce dédale pop tantôt déconcertant, tantôt bien réjouissant. C'est elle, cette Alice qui nous ramène régulièrement du bon côté du miroir. Révélant gracieusement une simplicité mélodique enfouie que le groupe semble vouloir s'échiner à garder secrète. SD
The Luyas
Au Kraspek Myzik
Dimanche 1er mai