Vénus blanche

Photo : Natasha Bidgood
Le son du dernier album de la chanteuse Nadéah, Venus gets even, a ce quelque chose d'hyper-éclectique qui le rend difficile à cerner, faisant échapper ses contours à l'entendement musical. Ses allées et venues entre une mélancolie blues, des envolées purement jazz et des détours rock enthousiastes et pétillants peuvent laisser l'auditeur légèrement pantois. Si la richesse du panel d'émotions proposé est un atout, il se couple trop souvent de dérapages vers des facilités d'arrangements flirtant avec un son mainstream qui nous irrite l'oreille. Pourtant, les qualités de la demoiselle sont nombreuses : une voix élastique encline à l'humour, une aisance certaine pour la narration - ses chansons sont comme autant de petites histoires à partager autour d'un café -, l'audace de l'intervention inopinée des cuivres qui relève d'un cran les morceaux bénéficiant de cet honneur, le style aussi - en témoigne l'éventail de longues plumes noires brandi sur la pochette de cet album. Ainsi, on ne doute pas que le personnage « de charme » qu'elle s'est construit au fil de ses années d'errance créatrice entre l'Australie, l'Angleterre et la France puisse dompter une salle, et transcender des morceaux studios trop sages en dépit de l'énergie véritable dont ils sont le fruit manifeste. Pour les amoureux des trouvailles plus habituelles du Ciel, Laura Stevenson & The Cans joueront le rôle de caution avec leurs ballades électriques portées par une voix digne de succéder à Nina Kinert, Jenny Wilson et les autres sur la fameuse scène au rideau rouge.Nadéah + Laura Stevenson & The CansDimanche 18 septembre à 17h30, au Ciel