Nouveau souffle

Lundi 12 mars 2012

De Karl Markovics (Autriche, 1h33) avec Thomas Schubert, Karin Lischka...

On pense d'abord, face à la composition méthodique des plans, à un succédané de Michael Haneke, patron à tous les sens du terme du cinéma autrichien. L'histoire de ce délinquant de 18 ans qui, pour écourter sa peine, trouve un stage de réinsertion à la morgue de Vienne et en profite pour partir à la recherche de sa mère, a heureusement autre chose à vendre que de la morale et de la provocation. Au contraire, le film de Karl Markovics fuit le scandale comme la peste : la quête initiatique du personnage est redoublée par un apprentissage de la douceur. Ce sont les scènes, très réussies, où il doit apprendre à manipuler un cadavre avec tact, pudeur et attention. En déportant l'absence d'émotions (typique du cinéma autrichien) de la forme du film vers l'activité de son héros, Nouveau souffle trace un sillon original, fait de maîtrise et de lâcher-prise.

Christophe Chabert