Apocalypto

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Dans le récent premier numéro du Believer, best-of de la revue éponyme américaine, traduit et édité par Inculte, on peut lire un fascinant article-fleuve intitulé À l'aube de la destruction, sur la fascination d'une partie de la population américaine (et mondiale) pour l'abri antiatomique.
On y apprend non seulement que des «bunker kissers» se livrent à un tourisme quelque peu malsain mais surtout que le business de l'abri antiatomique a repris de plus belle ces dernières années. La faute à la dispersion de l'arsenal soviétique dans bon nombre de pays pas très recommandables qui nous amène à cette phrase aussi ironiquement belle que terrifiante d'un article du L.A. Times datant de 2007 : «la guerre froide n'est pas terminée - elle est seulement à vendre».
Voilà qui doit donner des sueurs froides et faire moyennement rire le bon Jaz Coleman, ci-devant leader de Killing Joke depuis 32 ans et dont l'œuvre entière est hantée par la phobie de l'apocalypse nucléaire. Au point qu'en 1982, il a mis un terme temporaire aux activités du groupe pour aller se réfugier en Islande (ignorant sans doute la concentration de sous-marins nucléaires croisant au large de l'île, entre USA et URSS).
Douze ans plus tard,  Pandemonium, qui voyait le groupe de new-wave, post-punk, basculer dans le metal post-industriel, ne montrait guère un Coleman apaisé de sa rage et de ses angoisses. Pas mieux avec le récent MMXII qui, tout en distillant quelques préoccupations environnementalistes - preuve que tout n'est pas perdu -, remue son angoisse de l'apocalypse promise cette année par les Mayas. Avant toute réservation de billets, la question est donc est la suivante : le Transbordeur est-il doté d'un abri antiatomique, juste au cas où.
Stéphane Duchêne
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