Film sur ma drôle de vie

Vendredi 29 novembre 2013

« Je vois que j'ai une mémoire qui invente des choses, je ne sais plus ce qui est vrai et ce qui est faux. » Dans le film Lame de fond, Perrine Michel raconte son histoire. « Une expérience de la perception, à la frontière entre la fantasmagorie et de la réalité. » Car la réalisatrice a fait une bouffée délirante aiguë qui l'a amenée en psychiatrie (elle remercie d'ailleurs ses psys au générique). « Je prends donc l'initiative - libératrice, jubilatoire - de transformer une aventure funeste en une forme narrative et plastique. »

En choisissant de revenir sur son expérience de façon brute, avec ses propres mots de l'époque livrés tels quels, sans filtre. « Les Sarkozystes obligent les hommes de ma famille à violer des enfants. » Un cheminement violent et impudique (notamment sur ce qu'il dévoile sur sa cellule familiale) vécu comme une sorte de catharsis artistique ; mais qui recèle une forme poétique indéniable à même de toucher le spectateur, notamment grâce au travail autour de l'image et de la suggestion. Un docu-fiction à la force troublante réalisé en cinq ans par une femme aujourd'hui trentenaire, à découvrir le jeudi 5 décembre à 20h30 au 102.

Aurélien Martinez

Lame de fond

De Perrine Michel (Fr, 57 min, 2013) Histoire d'un accident. La vente d'une maison de famille. Des souvenirs d'enfance qui apparaissent. Un délire anxiogène. Un complot politique. Un internement en hôpital psychiatrique