L'ÃŽle de Giovanni

Mercredi 28 mai 2014

De Mizuho Nishikubo (Japon, 1h42) animation

À l'ombre des studios Ghibli, la production animée japonaise réserve toujours de belles surprises. Après le sublime Les Enfants-loups, Ame et Yuki, voici L'Île de Giovanni, dont l'ambition est posée dès le départ : raconter une part méconnue de l'Histoire nippone après la Seconde Guerre mondiale, à savoir l'annexion par les troupes russes d'une petite île sauvage et la cohabitation qui s'instaure entre ses habitants et les soldats.

Comme souvent, c'est à travers les yeux de deux enfants que le récit se développe, mais Nishikubo fait peu de concessions au public familial : plaçant son film sous l'égide de la littérature - le père a baptisé ses deux fils en référence à une nouvelle de Kenji Miyazawa, auquel le récit emprunte ses moments les plus poétiques - et développant au maximum les personnages adultes - l'oncle, vagabond sympathique qui se révèlera résistant téméraire, où la relation amoureuse entre le père et une jeune institutrice - il n'a pas peur d'explorer la part la plus noire des événements racontés.

L'Île de Giovanni, à l'image du Tombeau des lucioles de Takahata, mêle ainsi intimisme, fresque historique et onirisme enfantin, avec une belle liberté dans la mise en scène : l'arrivée des Russes ou la fuite dans la forêt enneigée permettent à Nishikubo de jongler habilement avec les points de vue, entre le fantasme de l'enfant et la réalité cruelle des événements.

Christophe Chabert

L'île de Giovanni

sortie nationale : Mercredi 28 mai 2014
De Mizuho Nishikubo (Jap, 1h42) animation

1945 : Après sa défaite, le peuple japonais vit dans la crainte des forces américaines. Au nord du pays, dans la minuscule île de Shikotan, la vie s'organise entre la reconstruction et la peur de l'invasion. Ce petit lot de terre, éloigné de tout, va finalement être annexé par l'armée russe. Commence alors une étrange cohabitation entre les familles des soldats soviétiques et les habitants de l'île que tout oppose, mais l'espoir renaît à travers l'innocence de deux enfants, Tanya et Jumpei...