Alterquarks

Antiparticule, un anti-quark, peut-être anti-rouge, anti-vert ou anti-bleu. Ne nous demandez pas pourquoi, on n'en sait rien, car comme disait Pascal Légitimus, on n'a «pas les compétences». Mais où serait donc l'"anti" à l'œuvre chez Antiquarks ? Si l'on en croit le sociologue Philippe Corcuff, adepte des rapprochements entre pop culture et sociologie - dans La Société de Verre. Pour une éthique de la Fragilité, on croise Sylvester Stallone et Wittgenstein - Antiquarks pratiquerait une pop non seulement interterrestre - comme leurs fameux bals du même nom, dont l'un se tiendra à Oullins pour cette Fête de la musique - mais aussi altermondialiste.
«Une façon d'explorer, écrivait Corcuff en 2011 sur le site Mediapart dans une lecture bourdieusienne de l'album Cosmographes, "d'autres mondes possibles" que "le monde marchandise" à partir de nos attaches aux mondes existants». À travers la tradition comme la modernité (vielle à roue et électro, pour schématiser), sans distinction. Nous aurions là une musique propre à faire craquer le point de vue intellectualiste dans un rapprochement entre raison et corps, registre savant et ambiance populaire - recherche et accessibilité -, une remise à (même) niveau autant qu'une mise en tension à visée exploratrice.
D'où cette world music déterritorialisée, "sono mondiale" sans attache, limite, ni folklore, que l'on pourrait qualifier d'anti-, d'alter- et dans laquelle «la chair fait redescendre la chaire sur le plan de nos humanités ordinaires». Voilà , c'était l'instant "Fête de la musique et sciences sociales".
Stéphane Duchêne
Antiquarks
Au Parc Chabrières, Oullins, samedi 21 juin