Le Petit homme

Mardi 24 mars 2015

Un petit film dont le sujet original est limité par une mise en scène encore sous influence Dardenne.

Le réalisme social a encore frappé : malgré son contexte plutôt inédit - l'immigration tchétchène en Autriche confrontée aux lois impitoyables des régularisations, vue à travers les yeux d'un gamin obligé de devenir le chef de sa famille - Le Petit homme s'en tient à des conventions de cinéma qui ne suffisent plus à en garantir l'authenticité.

La caméra à l'épaule sportive façon frères Dardenne - du moins à l'époque de Rosetta - qui suit comme son ombre le jeune héros, l'image blafarde et grise, le triste quotidien urbain, toute cette grammaire posant l'équation contestable "cinéma sur la pauvreté = pauvreté cinématographique", est désormais un cliché circulant d'un pays à l'autre comme n'importe quel académisme.

Subadeh Mortezai a heureusement plus d'inspiration en tant que scénariste : sa fable morale teintée de cruauté et soutenue par une vision politique acérée - là encore, les Dardenne ne sont pas loin - est habilement conduite, emmenant le spectateur vers une résolution amère et glaçante. Cela n'empêche pas Le Petit homme d'être avant tout un petit film.

Christophe Chabert

Le Petit homme

sortie nationale : Mercredi 25 mars 2015
De Sudabeh Mortezai (Autr, 1h38) avec Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev...

A 11 ans, Ramasan est déjà un homme sous ses allures de petit garçon. Réfugié en Autriche avec sa mère et ses deux soeurs, il essaie de remplacer du mieux qu'il peut son père mort en Tchétchénie. L'arrivée d'Issa, un ancien ami de son père, va bousculer son quotidien.