Night Beats : fils de Nuggets

Un beau jour, ou peut-être une nuit, un type a filé un coup de santiags dans un tas de compilations Nuggets et il en est sorti une nuée de groupes psychédéliques et/ou garage, très souvent habillés de Black (Angels, Lips, Rebel Motorcycle Club) mais aux fantasmes colorés. Chez Night Beats, la nuit n'est pas seulement noire et rêve pareillement du temps jadis.
En provenance de Seattle via le Texas, le trio connaît par cœur son bréviaire Sonics (enfants de Seattle auxquels leur Sonic Bloom est une référence directe), a la main très verte pour bouturer la discographie des Seeds et n'hésite pas à prendre l'ascenseur jusqu'au 13e étage (celui de tous les excès psychédéliques à la 13th Floor Elevators, fils du Texas).
On oserait presque affirmer que leur musique n'est qu'une immense catapulte référentielle propulsant l'auditeur à des époques que le groupe est bien trop jeune pour avoir connu et dans à peu près toutes les directions menant vers T Rex, Hendrix, le Velvet. Avec toujours cette petite glissade lexicale qui pousse le décalage dans le fossé post-moderniste (Sonic Bloom donc, mais aussi Shangri Lah, Sunday Mourning).
Adoubé par les britanniques d'Heavenly Recordings, Night Beats se demande en 2016 sur son nouveau disque, exaltant et addictif exercice de pur hoodoo-voodoo à guitares baveuses au goût sixties, Who sold my generation ?. On ne saurait dire. En revanche, on sait à qui elle a beaucoup emprunté pour se rembourser par avance. SD
Night Beats + Qasar
Au Marché Gare mardi 2 février