The Assassin

Mardi 8 mars 2016

de Hou Hsiao-hsien (Taï, 1h45) avec Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou...

Où l'expression "rester interdit devant une certaine beauté" (ou une beauté incertaine) revêt un sens inaccoutumé... Mais avec Hou Hsiao-hsien, ce type de situation tend à dépasser le cadre de l'exception - le cinéaste taïwanais semblant estimer l'hermétisme comme une langue raffinée dont il convient d'user pour maintenir à distance un public profane. En l'occurrence, le procédé se révèle curieux lorsque l'on s'attelle à un "wu xia pian" (un film de sabre chinois), genre éminemment populaire, remis au goût du jour par le très chorégraphié Tigre et Dragon (2000) du - toujours - génial Ang Lee.

Refusant, sans doute, de s'abaisser à signer un film totalement épique ou spectaculaire (aurait-il peur de déchoir ?), HHH verse ici dans une abstraction esthétique floue certainement très symbolique. Mais à la différence d'un Tarkovski, d'un Bergman ou d'un Kubrick (voire d'un Malick dans ses bons jours), il ne va pas au bout sa démarche et paraît comme incapable de se résoudre à une dissolution narrative absolue qui ferait de ses œuvres de purs objets contemplatifs - même ses séquences de combats sont à Tsui Hark ou John Woo ce que Rivette pourrait être à Scorsese en ce domaine. Jouissant d'une fabuleuse cote germanopratine, Hou Hsiao-hsien ne reste qu'un suiveur plombant et surévalué, un indécis chronique, à la traîne de Wong Kar-waï à l'époque de Millennium Mambo (2001), et d'autres confrères asiatiques aujourd'hui.

VR

The Assassin

sortie nationale : Mercredi 9 mars 2016
De Hou Hsiao-Hsien (Taï, 1h45) avec Shu Qi, Chang Chen...

Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil. Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d'éliminer les tyrans. A son retour, sa mère lui remet un morceau de jade, symbole du maintien de la paix entre la cour impériale et la province de Weibo, mais aussi de son mariage avorté avec son cousin Tian Ji’an. Fragilisé par les rebellions, l'Empereur a tenté de reprendre le contrôle en s'organisant en régions militaires, mais les gouverneurs essayent désormais de les soustraire à son autorité. Devenu gouverneur de la province de Weibo, Tian Ji'an décide de le défier ouvertement. Alors que Nie Yinniang a pour mission de tuer son cousin, elle lui révèle son identité en lui abandonnant le morceau jade. Elle va devoir choisir : sacrifier l'homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec "l'ordre des Assassins".