Croix de bois et vomi vert avec "L'Exorciste"

Mardi 26 avril 2016

Le film de William Friedkin sorti en 1973 est devenu une véritable référence. On en aura une nouvelle fois la preuve lors d'une soirée spéciale.

Malgré ses nombreuses suites et préquelles, L'Exorciste (1973) reste à bien des égards unique en son genre. Jetant après Polanski les bases d'un cinéma d'horreur adulte produisant de la peur réaliste, sans recourir à des substituts de croque-mitaines imaginaires (fantômes en peau de lapin mitée, monstres peu crédibles) ni à des artifices techniques presque réussis, le film de William Friedkin oppose au spectateur une puissance maléfique absolue, aux racines profondément ancrées dans l'inconscient culturel et cultuel. L'Exorciste sème une terreur nouvelle, qui se prolonge par l'angoisse et le doute.

Diaboliquement rythmé, il constitue à lui seul un corpus référentiel pour toute œuvre se réclamant de ce genre. Et lorsqu'ils ne lui empruntent pas un des mèmes qu'il a créés (comme le thème tubulaire de Mike Oldfield, la silhouette de prêtre sous un lampadaire, les yeux jaunes des possédés, la tête pivotant à 360° ou les expulsions buccales d'humeurs verdâtres et d'insanités verbales), les héritiers de Friedkin s'inspirent de son travail d'adaptation du roman de William Peter Blatty. (Re)voir ce classique dans sa version longue aujourd'hui, c'est effectuer un pèlerinage aux sources de Carpenter, Craven, del Toro, de la Iglesia... Mais la génuflexion est totalement facultative.

À noter que le Pathé Chavant double la mise avec, pour suivre, le générateur d'insomnies suprême cauchemardé par Wes Craven, justement : Les Griffes de la nuit (1984), la première apparition du "challat" de Elm Street, Freddy Krueger.

L'Exorciste
Au Pathé Chavent et au Pathé Échirolles, vendredi 29 avril à 20h

L'Exorciste

sortie nationale : Mercredi 8 octobre 2014
De William Friedkin (ÉU, 1973, 2h02) avec Linda Blair, Ellen Burstyn, Max von Sydow...

En Irak, le Père Merrin est profondément troublé par la découverte d'une figurine du démon Pazuzu et les visions macabres qui s'ensuivent. Parallèlement, à Washington, la maison de l'actrice Chris MacNeil est troublée par des phénomènes étranges : celle-ci est réveillée par des grattements mystérieux provenant du grenier, tandis que sa fille Regan se plaint que son lit bouge. Quelques jours plus tard, une réception organisée par Chris est troublée par l'arrivée de Regan, qui profère des menaces de mort à l'encontre du réalisateur Burke Dennings. Les crises se font de plus en plus fréquentes. En proie à des spasmes violents, l'adolescente devient méconnaissable. Chris fait appel à un exorciste. L’Église autorise le Père Damien Karras à officier en compagnie du Père Merrin. Une dramatique épreuve de force s'engage alors pour libérer Regan.