Danyel Waro, fier maloya

Mardi 21 juin 2016

Photo : © DR

Nuits de Fourvière /

S'il n'est pas celui qui a remis le maloya en lumière Ă  La RĂ©union (ce serait plutĂ´t Firmin Viry, via le premier album du genre enregistrĂ© en 1976 grâce au PC RĂ©unionnais), s'il n'est pas non plus celui qui l'a le plus fusionnĂ© (Ti Fock l'a Ă©lectrifiĂ© et mĂ©tissĂ©), s'il n'est pas non plus celui qui en a fait un objet de culte chez les artistes (on pense plutĂ´t Ă  Alain PĂ©ters), Danyel Waro a en lui un brin de toutes ces figures prĂ©citĂ©es et bien plus encore : il est celui par qui le maloya a conquis le monde, au grĂ© d'incessantes tournĂ©es oĂą ce chaman Ă  la rousse chevelure chavire les cœurs de sa voix profonde mise au service de textes concernĂ©s et engagĂ©s, autant que poĂ©tiques : le fonkèr sur l'Ă®le est si important...

Un ambassadeur pas si conservateur qu'on ne le croit (de l'harmonica d'Olivier Ker Ourio au hip-hop de Tumi & the Volume, en passant par une reprise Ă©pique de La Mauvaise RĂ©putation de Brassens, l'auteur de BatarsitĂ© sait prendre des risques), faisant avancer Ă  pas du gĂ©ant qu'il est cette musique traditionnelle emblĂ©matique des esclaves crĂ©oles, venue de loin (Mozambique et Madagascar), portĂ©e par la transe et la revendication, collective (les chœurs rĂ©pondant au chant lead), dotĂ©e d'une pulse irrĂ©sistible (le fameux roulèr qui donne le kick, contrebalancĂ© par la lĂ©gèretĂ© du kayamb portĂ© par les alizĂ©s). Si vous ne l'avez encore jamais vu en scène, foncez : Danyel Waro est l'un des plus grands chanteurs de ce pays que l'on nomme France.

Éclat final

Carte blanche au CMTRA : Celso Piña avec Kumbia Boruka + Eyo'nlé Brass Band + Sahra Halgan Trio + Danyel Waro