"Je me tue à le dire" : avec un Berroyer bouleversant de tendresse

Lundi 18 juillet 2016

de Xavier Seron (Bel./Fr., 1h30) avec Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer, Fanny Touron...

Photo : © DR

Est-ce parce qu'il enseigne le cinéma que Xavier Seron s'est acquitté d'une réalisation à la forme aussi respectueusement scolaire ? Noir et blanc léché vintage, chapitrage méthodique, cadres surcomposés intégrant jusqu'au tournis la figure du cercle - ce symbole du sein maternel malade d'une tumeur par lequel la somatisation du fils arrive -, tout porte à croire que le cinéaste s'est fabriqué l'objet filmique idéal... pour une dissection en compagnie de ses élèves.

Malgré ce sentiment d'application contrainte, Je me tue à le dire touche par son parfum d'antan, mâtiné de surréalisme belge, qui doit beaucoup à son protagoniste, visible émule de Vincent Macaigne (au niveau vestimento-capillaire, s'entend). Seron manifeste enfin un indéniable courage en abordant le thème répulsif du cancer sur un mode décalé et non larmoyant. On trinque (au mousseux) davantage qu'on déguste (à la chimio), et l'on croise de beaux personnages campés par des visages, des figures et des corps : Serges Riaboukine, Myriam Boyer ainsi que l'ineffable Berroyer, bouleversant de tendresse.

Je me tue à le dire

sortie nationale : Mercredi 6 juillet 2016
De Xavier Seron (Bel-Fr) avec Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer...

Michel Peneud va mourir. Comme vous, comme moi, et comme sa mère, sauf que sa mère, c'est son médecin qui le lui a dit. Alors elle a décidé de vivre. Et vivre pour la maman de Michel Peneud, ça veut dire nourrir ses chats, boire du mousseux comme si c'était du champagne, et aimer Michel. Mais cet amour, Michel le trouve parfois un peu encombrant. A tel point qu'il semble soudain développer des symptômes très proches de ceux de sa mère. Et si Michel avait lui aussi un cancer du sein ?