Paul Vecchiali célébré à la Cinémathèque de Grenoble
En cette rentrée, la Cinémathèque de Grenoble met en avant à un cinéaste à part, qui se trouve être le président d'honneur de la vénérable institution grenobloise. La vie est bien faite.
Paul Vecchiali, 87 ans aux prochaines fraises, aurait pu mal tourner comme bon nombre de polytechniciens (VGE, Carlos Gohn ou Bernard Arnault, par exemple) ; il a préféré tourner tout court. Mais en devenant un cinéaste farouchement indépendant, suivant sa ligne et ses exigences, peu importe qu'elles rencontrent en leur temps l'adhésion des foules ou de certains "professionnels de la profession".
Occupant les marges de la Nouvelle Vague, aux côtés tout de même de ses amis Demy, Varda ou Eustache, l'intègre Vecchiali (critique à la dent dure - ne dit-on pas "sévère, mais juste" ?) fut parmi les premiers à considérer les relations homosexuelles comme constitutives du paysage amoureux contemporain (et donc à les représenter avant leur dépénalisation), à intégrer des séquences pornographiques dans un film conventionnel (Change pas de main). Il prit aussi position contre la peine de mort (La Machine) et signa en Stakhanov de la caméra une cinquantaine de films pour le cinéma ou la télévision en un demi-siècle d'activité de réalisateur - on tait celles de producteur, auteur, acteur, traiteur (sic) !
La Cinémathèque de Grenoble rend hommage à ce "cinéphilocinéaste" en deux temps, avec un mixte de ses propres films et de ses choix : Retour à Mayerling (2011) fait ainsi un écho malicieux au Mayerling (1936) de Litvak avec Danielle Darrieux (sa muse absolue). La Marseillaise (1937) de Renoir et La Belle de nuit (1933) de Louis Valray côtoient également Rosa La Rose, fille publique (1986) et En haut des marches (1986).
De quoi étoffer sa culture vecchialesque au moment où sort en salle (au Méliès) son nouvel opus, Le Cancre...
Cycle Paul Vecchiali, 1ère partie
À la Cinémathèque de Grenoble jusqu'au 21 octobre
