"Fais de beaux rêves" : pas de passé, pas d'avenir

Vendredi 23 décembre 2016

de Marco Bellocchio (It.-Fr., 2h10) avec Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Guido Caprino...

Photo : Simone Martinetto

En charge de la cession de l'appartement familial, Massimo, un journaliste, replonge dans son passé et notamment un événement le hantant depuis l'enfance : cette nuit fatale où sa mère mourut subitement, sans l'avoir bordé...

Tout à la fois portrait psychologique empli de subtile délicatesse et traversée dans l'Italie des quarante dernières années, cette nouvelle réalisation de Marco Bellocchio témoigne de sa virtuosité tranquille comme de l'importance de ce mémorialiste discret. Si l'Histoire est une toile de fond (en plus d'être la "matière première" dont se nourrit le héros au quotidien), elle n'a rien d'une surface lisse : on y lit les soubresauts d'un État chahuté, marqué par les crises et les collusions entre sport, affaires, criminalité - est-ce d'ailleurs un hasard si un ancien Président du Conseil a brillé dans les trois catégories ?

Alternant les séquences de passé(s) et de présent dans une construction "en lasagne", Fais de beaux rêves accouche d'une vérité évidente pour tout spectateur, mais aussi sans doute pour Massimo : sa révélation tient de la délivrance. C'est contre ce silence qu'il a bâti son existence fracturée ; grâce sa dissipation, il va pouvoir, enfin, commencer à vivre. Une grande épopée intime.

Fais de beaux rêves

sortie nationale : Mercredi 28 décembre 2016
De Marco Bellocchio (It-Fr) avec Barbara Ronchi, Bérénice Bejo...

Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d’un prêtre qui lui explique qu’elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d’accepter cette disparition brutale. Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu’il doit vendre l’appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l’obsession…