"Ghost in the Shell" : humains, après tout

Mardi 28 mars 2017

À l'instar de ces héros humains améliorés par les machines, ce film en prises de vues réelles s'hybride avec toutes les technologies visuelles contemporaines pour revisiter le classique anime de Mamoru Oshii (1997). Une (honnête) transposition de Rupert Sanders, davantage qu'une adaptation.

Dotée d'un corps cybernétique augmentant ses capacités humaines, le Major (Scarlett Johansson) a été affectée à la Section 9, une unité d'élite dépendant du gouvernement. Sa prochaine mission vise à combattre un criminel capable de pirater les esprits, mais aussi de lui révéler un passé qu'on lui a dissimulé...

En s'appropriant le joyau de Oshii, Rupert Sanders touche à un tabou. Ghost in the Shell constitue en effet un jalon dans l'histoire des "anime" : il est le premier à avoir été universellement considéré comme un film "adulte" (en tout cas moins familial ou jeune public que les Takahata et Miyazake) ainsi qu'une œuvre de science-fiction visionnaire, dans la lignée des adaptations de Philip K. Dick ou Asimov. Sa narration elliptique, intriquant anticipation et tensions géopolitiques, ajoutée à son esthétique élégante et épurée, l'ont érigée en référence d'un futur dystopique... dépassé.

Bien en chair

Car depuis vingt ans, EXistenZ, Matrix puis la réalité virtuelle ont rattrapé certaines des projections de l'anime. Sanders et ses scénaristes l'ont donc "déshabillé", conservant l'essentiel de sa trame, avant de le reconstruire en version augmentée. S'ils ont simplifié l'intrigue (remplaçant les rivalités inter-étatiques en un conflit commercial plus diplomatiquement correct), ils ont su préserver et réintégrer les séquences visuellement remarquables. Elles surgissent comme des déja-vus (les "glitchs" parasitant la conscience du Major) pour ravir les nostalgiques, déjà conquis par la présence d'un Kitano parlant dans son idiome.

Enfin, si la facture de l'ensemble est belle, la 3D confine une fois encore au gadget et prouve sa surpuissante inutilité. N'en déplaisent à leurs zélateurs, certaines prétendues améliorations technologiques demeurent de jolis leurres...

Ghost in the Shell
de Rupert Sanders (É.-U., 1h 46) avec Scarlett Johansson, Takeshi Kitano, Michael Pitt, Juliette Binoche...

Ghost in the shell

sortie nationale : Mercredi 29 mars 2017
De Rupert Sanders (EU, 1h46) avec Scarlett Johansson, Pilou Asbæk...

Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.