"Taxi Sofia" : Le conteur tourne

Lundi 16 octobre 2017

de Stephan Komandarev (Bul.-All.-Mac., 1h43) avec Vassil Vassilev, Ivan Barnev, Assen Blatechki...

Photo : ©Selma Linski

Portrait de la Bulgarie contemporaine à travers le chauffeur·se·s de taxi de Sofia, le temps d'une nuit, après que l'un d'entre eux a abattu le banquier lui extorquant de l'argent. Où l'on découvre que conduire est pour chacun·e non un pis-aller, mais une activité de complément...

Avec les coiffeur·se·s, les prostitué·e·s et les prêtres, les chauffeur·se·s de taxi figurent parmi les professions les plus souvent récipiendaires des confidences de la population ; leur mobilité leur permettant de surcroît de disposer d'un échantillon sociologiquement plus varié et représentatif. Cela pour dire que l'idée initiale de ce film (cousin éloigné du Taxi Teheran de Panahi) ne manquait pas d'à-propos. Sillonner la capitale bulgare permet d'établir un saisissant kaléidoscope du pays : lycéennes se prostituant, médecin à deux doigts de migrer à l'Ouest, prêtre faisant des heures sup' ou oligarques ayant profité de la fin du communisme en constituent ainsi le paysage ordinaire.

Hélas, si certaines séquences atteignent une tension dramatique exceptionnelle (l'ouverture avec le banquier, les "retrouvailles" entre une conductrice et le salaud qui a ruiné sa jeunesse) d'autres plus anecdotiques souffrent de la comparaison, et transformant le concept en un attelage brinquebalant de courts métrages certes édifiants, mais hétérogènes. On manque de pas grand chose le très grand film.

Taxi Sofia

sortie nationale : Mercredi 11 octobre 2017
De Stephan Komandarev (Bul-All-Mac, 1h43) avec Vassil Vassilev, Ivan Barnev, Assen Blatechki...

Lors d’un rendez-vous avec son banquier, un petit entrepreneur qui travaille comme chauffeur de taxi pour arrondir ses fins de mois découvre que le montant du pot de vin qu’il doit verser pour obtenir son prêt a doublé. Désemparé, l’homme tue le banquier et se suicide. Le drame suscite un débat national à la radio au sujet du désespoir qui a saisi la société civile. Pendant ce temps, cinq chauffeurs de taxi et leurs passagers roulent dans Sofia la nuit, chacun dans l’espoir de trouver un avenir meilleur.