"Vers la lumière" : paroles, paroles

Mardi 9 janvier 2018

de Naomi Kawase (Jap.-Fr., 1h43) avec Masatoshi Nagase, Ayame Misaki, Tatsuya Fuji...

Photo : ©Haut et Court

Dans la queue de la comète des films de Cannes 2017 (avec In the Fade de Fatih Akin la semaine prochaine), ce conte de la cinéaste japonaise Naomi Kawase est un objet discret, dans lequel elle explore une fois encore la question de la perte et de la résilience. On y suit la rencontre entre Misako, audio-descriptrice pour le cinéma, et Masaya, photographe rogue ayant perdu la vue, à l'occasion de projections tests d'un film. Deux êtres malheureux, en quête d'absolu et d'épure, dont les solitudes, peu à peu, finiront par s'accorder...

Kawase perd en maniérisme ce qu'elle gagne en sentimentalité. Qu'importe l'origine de cet assouplissement de l'âme, puisqu'il bénéficie au public. Au-delà de la bluette amoureuse, ce film s'expose à un terrible paradoxe, puisqu'il a recours à de splendides compositions et lumières pour évoquer la compensation de la cécité par la parole. Par ailleurs, il se révèle particulièrement bavard, ce qui risque de limiter la possibilité de lui offrir une audio-description efficace. Vers la lumière s'adresse donc peu à ceux dont il parle, lesquels auront du mal à le "voir" dans de bonnes conditions. On espère se tromper.

Vers la lumière

sortie nationale : Mercredi 20 septembre 2017
De Naomi Kawase (Jap-Fr, 1h41) avec Masatoshi Nagase, Ayame Misaki...

Misako aime décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure. Son métier d’audiodescriptrice de films, c’est toute sa vie. Lors d’une projection, elle rencontre un célèbre photographe dont la vue se détériore irrémédiablement. Naissent alors des sentiments forts entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit.