"Mala Junta" : En campagne

Mercredi 14 mars 2018

de Claudia Huaiquimilla (Chil., 1h29) avec Andrew Bargsted, Eliseo Fernández, Francisco Pérez-Bannen...

Photo : ©Bodega Films

À force de petites bêtises à la lisière de la délinquance, Tano a gagné un aller-simple chez son père, dans le sud du Chili. L'ado rebelle y fait la connaissance de Cheo, son voisin, le souffre-douleur attitré du lycée. La raison ? Il est un peu gauche, et surtout indien mapuche.

Trompeuse ouverture de ce film, laissant croire qu'il s'intéresse, à l'instar de tant d'autres, aux misères des ados latino-américains. De brimades sur lycéen il est certes question, mais le propos s'élargit rapidement au-delà du périmètre scolaire : Tano, qui circonscrit sa vie égoïstement en secteurs imperméables (la maison/l'école) va comprendre que tout procède d'un plus vaste ensemble. De même qu'il va saisir - peu à peu, car il part d'une conscience sociale proche du zéro absolu - l'iniquité du sort réservé au Mapuche, ostracisés par la population, spoliés par le gouvernement, brutalisés par la police pour qu'ils quittent leurs terres. En prenant leur parti, Tano pense pour la première fois à quelqu'un d'autre que lui-même, quitte à jouer contre ses intérêts. Preuve qu'il grandit.

Avec son rite initiatique, Mala Junta, répond bien aux critères de la classique œuvre d'apprentissage. Mais Claudia Huaiquimilla se distingue de ses confrères et consœurs en la fondant dans un brûlot politique d'une rare intensité, rendant compte sans pincettes aucune de nauséabonds relents de brutalité et de racisme. Il doit rester quelques nostalgiques de Pinochet...

Mala Junta

sortie nationale : Mercredi 14 mars 2018
De Claudia Huaiquimilla (Chil, 1h29) avec Andrew Bargsted, Eliseo Fernández...

Tano, adolescent turbulent, est envoyé dans le sud du Chili, chez son père qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années. Au lycée, il fait la connaissance de Cheo, jeune garçon timide d’origine mapuche, malmené par les autres élèves. Ils se lient d’amitié, chacun apprenant à dépasser ses difficultés grâce à l’autre. Si Tano canalise progressivement sa colère, Cheo quant à lui trouve la force de revendiquer son identité amérindienne. Tous deux s’impliquent alors dans la défense du territoire Mapuche...