"Le Collier rouge" : chienne de guerre

Mardi 27 mars 2018

de Jean Becker (Fr., 1h23) avec François Cluzet, Nicolas Duvauchelle, Sophie Verbeeck...

Photo : Apollo Films

1919. L'officier Lantier doit instruire le dossier de Morlac, un héros de guerre accusé d'un mystérieux crime contre la Nation. Pendant qu'un chien aboie sans cesse hors de la caserne où le prévenu est retenu, Lantier cherche à comprendre...

De Jean Becker, on espère encore la sécheresse et la sensualité d'un Été meurtrier ; hélas, depuis Les Enfants du marais, il semble préférer les crépuscules du passé ou d'un présent vitrifié. Parfois, cela donne des moments de grâce (le tendre La Tête en friche) ; parfois de fausses bonnes idées. Tel ce film-dossier montant tout une mayonnaise autour d'un acte que des yeux contemporains jugeront insignifiants de banalité. Car jamais il ne leur est permis d'épouser le regard de l'époque, ni de s'installer dans la mentalité d'alors.

L'emboîtement des récits, la romance et la politique se marchent sur les pieds au point de se faire trébucher ; quant aux personnages, il n'ont pas le temps d'être incarnés dans leurs profondeurs de soldats brisés. Pourtant, il y avait deux sacrés gabarits pour faire le job : François Cluzet en bourgeois guindé et Nicolas Duvauchelle en paysan aussi ombrageux qu'orgueilleux formaient le tandem idéal. Sans doute eût-il été plus intense encore dans un mano a mano sur scène plutôt que dans ce film hélas aux abois.

Le Collier rouge

sortie nationale : Mercredi 28 mars 2018
De Jean Becker (Fr, 1h23) avec François Cluzet, Nicolas Duvauchelle...

Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…