"Rosemary's Baby" : beauté (cinématographique) du diable

Mardi 27 novembre 2018

Le Ciné-Club de Grenoble lancera mercredi 5 décembre son cycle "Ô Diable" avec ce film culte de Roman Polanski.

Mercredi 5 décembre, le Ciné-Club de Grenoble entamera son cycle "Ô Diable" en invoquant une œuvre à la sulfureuse réputation : Rosemary's Baby (1968). Oh, il ne la doit pas tant à son histoire délicieusement inquiétante de possession et d'enfantement satanique savamment ourdie par un Roman Polanski alors galvanisé par son premier tournage à Hollywood et la promesse de son avenir radieux avec Sharon Tate ; ni à l'interprétation terrifiante de retenue de John Cassavetes ; pas plus qu'à la puissance de la suggestion qui fit croire à des milliers de spectateurs qu'ils avaient vu le visage du bébé.

Ce qui, hélas, a contribué à la postérité de ce film, ce sont les tragédies bien réelles que d'aucuns ont bien voulu lui rattacher : le meurtre de Sharon Tate par les émules de Charles Manson, l'assassinat de John Lennon devant l'immeuble servant de décor, les "errements" de Polanski - et l'on en passe. Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain et revoyons le film pour ce qu'il est : un chef-d'œuvre de l'épouvante, qui glace le sang dès les premières mesures du générique, sur cette berceuse dissonante chantée par une mère détraquée, à qui Mia Farrow prête ses traits et sa voix.

Le cycle se poursuivra mercredi 12 décembre avec, et c'est la moindre des choses, un Mario Bava grand cru - Le Masque du démon (1960), ensorcelé par Barbara Steele -, avant de se conclure le 19 dans une autre demeure maudite, celle-là bâtie par Robert Wise : La Maison du Diable (1960). Faites de mauvais rêves...

Rosemary's Baby
Au cinéma Juliet-Berto mercredi 5 décembre à 20h

Rosemary's Baby

sortie nationale : Mercredi 29 février 2012
de Roman Polanski (EU, 2h16) avec Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon

Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch, Guy Woodhouse et sa jeune femme, enceinte, s'installent dans un immeuble new-yorkais vétuste, considéré par leur ami comme une demeure maléfique