"Fugue" : fermez la parenthèse

Lundi 6 mai 2019

De Agnieszka Smoczynska (Pol-Tch-Sué, 1h40) avec Gabriela Muskala, Lukasz Simlat, Malgorzata Buczkowska...

Photo : ©Krzysztof Wiktor

Sortie de nulle part, Alicja a échoué sur un quai de métro, amnésique. Deux ans plus tard, elle est identifiée par sa famille et se découvre un époux (qui a refait sa vie), un fils, des parents, une existence rangée, loin de sa nouvelle apparence plus "déstructurée". Pourra-t-elle s'y réintégrer ?

La réelle question posée par Fugue n'est pas tant la possibilité de restaurer sa mémoire et sa vie passée, mais plutôt le droit à "l'évaporation" telle qu'évoquée jadis par le cinéaste japonais Shohei Imamura - fût-elle comme ici accidentelle. L'amnésie ayant transformé Alicja en une personne différente (et lui ayant conféré une nouvelle identité), elle se trouve confrontée à un traumatisme supplémentaire : se soumettre à un désir de conformité social qui lui est totalement étranger. Comment en effet éprouver sur commande un amour viscéral pour de parfaits étrangers ? Elle et sa famille ont fait leur deuil ; il leur est pourtant imposé de reprendre le cours de leur vie commune, comme si de rien n'était.

Déroutant, voire perturbant si l'on s'en tient aux critères habituels du récit raccommodant à tout crin le passé, Fugue s'avère en définitive une très intéressante variation sur la question de la résilience.

Fugue

sortie nationale : Mercredi 8 mai 2019
De Agnieszka Smoczynska (Pol-Tch-Suè, 1h40) avec Gabriela Muskala, Lukasz Simlat...

Alicja a perdu la mémoire et ignore comment elle en est arrivée là. En deux années, elle parvient à se reconstruire et ne souhaite plus se remémorer le passé. Quand sa famille la retrouve enfin, elle est contrainte d’endosser les rôles de mère, de femme et de fille auprès de parfaits inconnus.