Un champ d'amour pour Guillaume Canet : "Au nom de la terre"

Mardi 24 septembre 2019

Drame / Fin des années 1970. Pierre rentre des USA avec de grands projets pour l'exploitation agricole familiale, qu'il loue en fermage à son père. Quelques années plus tard, étranglé par de trop nombreux investissements, Pierre perd pied. Et la faillite pointe son hideux visage...

Photo : © Nord Ouest Productions

Connaître l'origine du projet biaise fatalement la réception que l'on peut avoir du film : comment ne pas éprouver de la sympathie pour la démarche du réalisateur, fils du personnage joué par Canet, racontant la tragédie vécue par son père - et, au-delà, celle de milliers d'agriculteurs laminés par le système productiviste, saignés par les crédits et empoisonnés par les produits "phytosanitaires" ? Car à moins d'être du côté de l'agro-business, on ne peut raisonnablement soutenir un modèle qui tue la terre, produit hors-sol, dévoie même les concepts bio tout en asservissant les paysans.

En prolongeant par une "fiction" - les noms ont été changés, pas les situations - portée par une star le documentaire qu'il avait consacré à la question, Édouard Bergeon espère sensibiliser un plus large public à cette question. Il le fera sans doute grâce à la force de frappe médiatique de Guillaume Canet. Tant mieux. Mais du point de vue cinématographique, son film se révèle d'une désespérante platitude, très loin de C'est quoi la vie ? de Dupeyron (1999) qui abordait le même sujet, ou du plus récent Petit Paysan de Hubert Charuel. Pas assez de distance, peut-être, et hélas une esthétique de téléfilm que les excellents Veerle Baertens et Rufus (effrayant en patriarche autocentré) ne parviennent pas à transcender.

Au nom de la terre
Un film de Édouard Bergeon (Fr, 1h43) avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon...

Au nom de la terre

sortie nationale : Mercredi 25 septembre 2019
De Edouard Bergeon (Fr, 1h43) avec Guillaume Canet, Veerle Baetens...

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début…