Battus, les sentiers

Lundi 19 septembre 2022

Édito / L'édito du PB n°1197 du 21 septembre 2022.

Les yeux rivĂ©s sur la billetterie. Les spectateurs ne sont toujours pas revenus plein pot dans les cinĂ©mas. Les théâtres et salles de concert sont dans l'expectative. Elles constatent dĂ©jĂ  une chose : le public rĂ©pond prĂ©sent sans complexe sur les noms qu'il connaĂ®t. Besoin de personne pour remplir les dates de Guillermo Guiz, Vincent Dedienne, Jacques Weber en Roi Lear ou Vitalic. Au théâtre de Sassenage, on se rue sur la pièce Titanic, qui ne convoque comme cĂ©lĂ©britĂ© que le tristement cĂ©lèbre paquebot. Dans les salles obscures, les hĂ©ros qui sauvent les meubles ne sont pas des petits nouveaux : Tom Cruise dans Top Gun, Les Minions, les dinosaures de Jurassic Park, Dr Strange, Batman... On les connaĂ®t, on est rassurĂ©s. C'est un peu comme cette sĂ©rie-doudou que l'on regarde en boucle, jusqu'Ă  connaĂ®tre par cœur chaque rĂ©plique, juste pour le cĂ´tĂ© rĂ©gressif et familier, sĂ©curisant. Nous aussi, on le ressent, cette envie de rester sur un sentier bien battu. L'autre jour, nous qui ne jurons que par Rammstein ou Motörhead, avons tentĂ© une incursion dans le milieu du rap grenoblois. Des codes, des visages et des rythmes loin de nos habituels cheveux longs, perfectos et odeur de transpi-bière - remplacĂ©e par un fumet d'herbe reconnaissable. Une petite excursion hors de sa zone de confort culturel ; on sort toujours plus riche, plus ouvert, plus gai d'un sentier qu'on n'a pas l'habitude d'arpenter.

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