Voyager avec Siouzie Albiach à la galerie Nörka
Photographie / Jeune photographe installée à Lyon, Siouzie Albiach présente sa première exposition personnelle à la galerie Nörka. On s'y déplace aussi bien géographiquement, qu'à travers le mouvement de ses montages d'images à teneur cinématographique.

Photo : © Siouzie Albiach
Ses images ont été prises au Japon, en Écosse ou en France. Et son exposition se propose comme un travelling cinématographique à travers ses séries photos. La jeune artiste Siouzie Albiach, née en 1996 et formée à l'École de la photographie d'Arles, présente à Lyon sa toute première exposition personnelle. Ses montages de deux, trois ou quatre images (l'une immense et d'autres de format plus modeste), réunies par thématiques visuelles, nous immergent tour à tour dans un milieu aqueux et lumineux, minéral et clair-obscur, végétal et brumeux...
Paysages, détails, et portraits s'entremêlent pour chanter une certaine atmosphère, une certaine lumière colorée. Les images séduisent immédiatement le regard, avant d'ouvrir à quelques énigmes : celle d'une ligne argentée qui sépare une montagne couverte de verdure, celle de regards ou de visages qui se détournent du spectateur, celle d'une forêt menaçant d'engloutir une balançoire esseulée...
Instants suspendus
« Ce que j'aime le plus, nous dit Siouzie Albiach, c'est partir à l'étranger, perdre mes repères, marcher seule, entrer dans des paysages... Il m'arrive alors de ne plus très bien savoir où je me trouve ni quelle heure il est. Cet état me permet alors de capter l'entre-deux, des moments de suspens, ce que j'appelle aussi l'heure frontière ». Images à la fois douces et suspendues, calmes et inquiétantes, les photographies de Siouzie Albiach portent parfois des titres qui accentuent leur étrangeté : Lilith, Vaisseau fantôme...
C'est souvent le rapport entre l'ombre et la lumière, leur mise sous tension, qui crée chez l'artiste cette étrangeté, cette ambiguïté. On aurait aimé qu'elle aille plus loin encore dans cette voie, mais elle parvient déjà à quelques montages ou images des plus réussis : comme cette structure dénudée de balançoire dont le blanc immaculé s'affronte aux ténèbres bleutées d'une forêt en arrière fond.
Siouzie Albiach, L'Heure-frontière
À la Galerie Nörka jusqu'au 18 février