Jeunes et précarité en Auvergne-Rhône-Alpes : un défi pour l'insertion professionnelle
Emploi / Face à des parcours d'insertion professionnelle incertains, plus de 200 000 jeunes de 16 à 29 ans en Auvergne-Rhône-Alpes sont laissés sans emploi ni formation. Une réalité qui reflète les inégalités croissantes dans la région.

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La tranche d'âge 16-29 ans représente une période clé de transition vers la vie adulte. Elle marque l'entrée sur le marché du travail, l'accès à un logement autonome, ainsi que les débuts de la vie de couple et, pour certains, de la parentalité. Toutefois, selon une étude de l'INSEE, pour une partie de ces jeunes, cette transition est freinée par des obstacles socio-économiques tels que le décrochage scolaire, des difficultés de mobilité, un soutien familial limité, voire des problèmes de santé ou des discriminations à l'embauche.
Un accès à l'emploi inégal selon les profils et les diplômes
En 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, près de 206 400 jeunes âgés de 16 à 29 ans se retrouvent sans emploi ou inactifs. Ils représentent 16 % de cette tranche d'âge, un chiffre plus faible que dans de nombreuses autres régions françaises, mais qui continue de croître (+7, 7 % depuis 2009). Parmi ces jeunes, 53 % sont des femmes, un taux en baisse par rapport à 2009, principalement en raison de l'augmentation du nombre d'hommes inactifs. De plus, les jeunes issus de l'immigration sont deux fois plus représentés dans cette population que parmi l'ensemble des jeunes ayant terminé leurs études.
Ces jeunes sont particulièrement exposés aux fluctuations du marché de l'emploi. En 2024, avec une hausse du nombre d'inscrits en tant que demandeurs d'emploi, sept jeunes sur dix recherchent activement un travail. Malgré cette volonté, l'éloignement du marché de l'emploi peut durer, avec 17 % des jeunes chômeurs à la recherche d'un emploi depuis plus d'un an.
Si l'Auvergne-Rhône-Alpes tire son épingle du jeu par un taux d'inactifs et de chômeurs plus bas que la moyenne nationale, c'est en partie grâce à un bon niveau de formation. Avec 23 % des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, la région figure parmi les mieux classées en France. Néanmoins, la diversité des profils et des situations personnelles des jeunes inactifs ou au chômage rappelle la complexité du problème.
Des profils variés, des solutions ciblées
Cinq groupes distincts de jeunes sont identifiés, chacun avec ses propres difficultés d'insertion. Le groupe le plus représenté est celui des jeunes hommes vivant chez leurs parents, souvent sans diplôme. Leur principale difficulté réside dans le décrochage scolaire et leur dépendance à l'égard de la famille.
D'autres profils incluent les jeunes diplômés vivant en couple, les célibataires vivant seuls ou en colocation dans des zones urbaines, ou encore les jeunes parents isolés peu diplômés. Ces situations complexes appellent des solutions adaptées et diversifiées, telles que le Contrat d'engagement jeune mis en place en 2020 dans le cadre du plan "1 jeune 1 solution".