Gadagne achève sa mue

Vendredi 27 septembre 2024

Patrimoine / Depuis le 21 septembre 2024, de nouvelles salles (accueillant de jeunes artistes en résidence) ainsi que deux nouveaux parcours sont accessibles au public au musée Gadagne, résultat d'un travail archéologique, de rénovation et de restauration.

Photo : ©Gadagne 2011

Le bijou de la Renaissance italienne de Lyon, classé depuis 1920, abrite le musée d'histoire de Lyon et celui des arts de la marionnette. Des institutions qui offrent de nouvelles visites, permettant de sillonner conjointement l'histoire de la ville, et celle d'un bâti riche en anecdotes.

« Nous ne souhaitons pas uniquement mettre en valeur l'écrin, mais plutôt rappeler le joyau qu'il constitue », a déclaré Xavier de la Selle (directeur du musée Gadagne), à la conférence de presse dévoilant les deux nouveaux parcours qui intègrent la mise en lumière de huit points architecturaux. Parmi ceux-ci, les salles dites « remarquables », la grande cour Renaissance, le jardin suspendu, l'escalier Tony Garnier... Pour s'y retrouver, une salle d'exposition au deuxième étage accueille une maquette pédagogique, retraçant les étapes de construction du lieu, interprétant le bâti à la lumière de l'influence italienne, des variations esthétiques et économiques aux histoires des familles qui ont vécu dans ses murs. « C'est la mise en valeur d'un travail archéologique qui répond aux grandes questions des visiteurs : Pourquoi le musée s'appelle-t-il Gadagne ? Qu'est-ce que c'était la Renaissance à Lyon ? », détaille Xavier de la Selle.

Une « prouesse architecturale »

Les différentes pièces ont tantôt été rénovées tantôt été restaurées, avec pour objectif de restituer le patrimoine du lieu tout en le rendant accessible y compris aux personnes à mobilité réduite. Les nécessaires nouvelles infrastructures ont été affirmées par une architecture contemporaine, afin que les visiteurs puissent facilement distinguer le nouveau de l'ancien. Les équipes évoquent notamment la « prouesse architecturale » représentée par l'édification d'un grand escalier en béton, creusé directement dans la colline de Fourvière, nécessitant l'excavation de 4000 m3 de terre. La structure est depuis soutenue par des tirants, d'immenses tiges métalliques de 10 mètres de long plantées dans la colline.

Renouvellement des modèles

Au 2ᵉ étage, des salles dites « remarquables » et datant du 16ᵉ siècle ont été restaurées. Le décor de cet étage est inspiré des modèles siennois : grande cheminée monumentale, linteaux de portes saillants aux moulures géométriques qui se poursuivent sur des piédroits. Des fenêtres ont été percées sur les murs intérieurs au 17ᵉ siècle. Ces pièces accueillent en résidence jusqu'au 5 janvier 2025 le travail collaboratif de Lisa Duroux et Guillaume Perez, qui entre en résonance à la fois avec le travail archéologique accompli sur le site, mais aussi avec la Biennale d'art contemporain La voix des fleuves - Crossing the water. S'inspirant d'une vaste typologie d'objets de la Renaissance, les œuvres des deux artistes entretiennent un jeu de correspondances avec des éléments du bâti tout en y intégrant d'autres représentations comme celles de l'eau et du flux. 

©LS/PetitBulletin