La jeunesse de Beethoven : On n'est pas encore sérieux quand on a vingt-cinq ans !

par JED
Lundi 2 juin 2025

Musique classique / Double programme pour le concert de clôture de l'Orchestre National de Lyon : les "Variations Enigma" du compositeur anglais Edward Elgar, et le pétillant et fougueux premier concerto pour piano de Beethoven.

Photo : Portrait de Piotr Anderszewski par Simon Fowler

Quand il se lance dans la composition de son Opus 15, le concerto pour piano n°1, Beethoven a vingt-cinq ans et gagne sa vie en donnant des cours de piano à des jeunes femmes de nobles familles. Virtuose du clavier, le compositeur jouera lui-même la partition pour piano lors de la première de l'œuvre, lors de sa création à Vienne en 1800. Ce concerto ne le satisfait pas complètement, trop engoncé encore dans la tradition classique (héritages de Haydn et de Mozart), même si l'orchestre y est enrichi de deux trompettes, deux clarinettes et des cymbales. Et que le piano, notamment dans le premier mouvement, s'y montre particulièrement fougueux voire provocateur vis-à-vis de l'orchestre !

Le deuxième mouvement, un Largo en fa majeur, contraste par sa profondeur poétique. Beethoven y insuffle un climat méditatif, introspectif. Le piano tisse un dialogue intime avec les bois de l'orchestre, dans une atmosphère suspendue. On est, là, loin de la démonstration : c'est déjà l'ombre d'un romantisme naissant qui plane sur cette musique délicate.

Le troisième mouvement, un rondo sonate, est quant à lui particulièrement espiègle, virevoltant, avec quelques syncopes et ruptures rythmiques qui laissent entrevoir l'écriture future d'un artiste révolutionnaire. 

Entre deux rives, le jeune Beethoven nous offre avec ce concerto une pièce particulièrement enthousiasmante, entre maîtrise formelle et énergie expressive. C'est le pianiste polonais Piotr Anderszewski (né à Varsovie en 1969) qui sera au clavier avec l'ONL.

Beethoven + Elgar
Jeudi 12 juin 2025 à 20h à l'Auditorium de Lyon (Lyon 3e) ; de 10 à 54 €

Beethoven / Elgar

Direction musicale de Nikolaj Szeps-Znaider, par l'Orchestre national de Lyon, 1h30. Un siècle après l'époque de Beethoven, Edward Elgar dédie un cycle de variations codées à ceux qui ont compté dans sa vie, y compris le compositeur viennois. Au programme de cette soirée, le Concerto pour piano n° 1 de ce dernier, et les Variations Enigma d'Elgar.