Vénissieux inaugure un nouvel équipement, l'État dénonce un « choix contestable »

Publié Mercredi 27 août 2025

Différend / Le 26 août, la Ville de Vénissieux a ouvert un nouvel espace polyvalent financé à hauteur de 1, 7 million d'euros par l'État. Mais l'inauguration s'est tenue sans représentants de la préfecture, qui désapprouve le nom attribué au bâtiment, celui d'Annie Steiner, militante française engagée dans la lutte pour l'indépendance algérienne.

Photo : Image d'illustration - place Léon Sublet à Vénissieux © Wikicommons

Annoncée dans l'invitation, la sous-préfète en charge de la Politique de la Ville, Anne Laybourne, n'était finalement pas présente lors de l'inauguration ce mardi matin. La préfecture avait fait savoir, par un communiqué diffusé quelques heures plus tôt, qu'« aucun représentant de l'État n'assistera à cet événement afin de signifier la désapprobation pleine et entière [...] concernant la décision de la commune de lier le nom d'Annie Steiner à cet équipement ». Militante du Front de Libération Nationale algérien dans les années 1950, Annie Steiner avait été arrêtée puis emprisonnée en France pour complicité avec la lutte armée indépendantiste.

L'équipement qui porte désormais son nom comprend une médiathèque, un espace collaboratif de fabrication et un lieu destiné aux 11-17 ans. Il s'inscrit dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain et de la Politique de la Ville. « Ce choix extrêmement contestable de valoriser le nom d'une Française militante du Front de Libération Nationale, complice, à l'époque, de la lutte armée, est de nature à diviser nos concitoyens », poursuit le communiqué signé par le cabinet de la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, qui défend qu'« un autre nom, davantage synonyme de concorde, de culture et d'entente, conviendrait mieux à un équipement de cette nature ».

Dans les lignes du journal municipal Expressions, la maire de Vénissieux Michèle Picard assume un choix « politique et responsable », estimant que nommer l'équipement Annie Steiner contribue à « une mémoire apaisée » de la guerre d'Algérie. Elle rappelle qu'Annie Steiner était « agente de liaison » et non membre d'un réseau de poseurs de bombes.