Grains : café, déjeuner, à emporter

Publié Dimanche 12 octobre 2025

À emporter / L'équipe du Maria et du Desjeuneur ouvre, toujours en haut des Pentes, un stand de café et de plats à emporter.

Photo : ©Instagram Grains

C'est sans aucun doute l'une des figures de la scène culinaire locale. Qui ça ? Marion Bohé. On ne la dira cependant pas "mère" lyonnaise, car on ne l'a pas connue pour ses spécialités du cru, au contraire. Rembobinons : Marion fait des études de droit, qui l'amènent à New York. En 2011, elle décide de se reconvertir, via l'Institut Paul Bocuse ainsi que des stages à Shanghaï et à Londres, où elle reste deux ans. De retour à Lyon, elle retape un local rue des Pierres Plantées, pour en faire le premier "vrai" lieu à brunchs de la ville. Succès immédiat, on y fait la queue tous les week-ends. Marion ne s'arrête pas là puisqu'elle a l'occasion d'investir le rez-de-chaussée d'à côté. Objectif pizza ! On écrit au sujet de "Maria" qu'il s'agit d'une des meilleures pizzerias de Lyon. Encore une fois, Marion Bohé ne fait pas les choses à moitié puisqu'elle part se former à Naples et en ramène un four traditionnel. Pâte fine, carte courte, prix serrés, produits italiens, succès encore. On peut dire qu'elle a lancé la mode lyonnaise de la pizza napolitaine. Covid : elle passe l'obstacle non pas en cédant aux sirènes des plateformes, mais en embauchant ses propres cyclistes. Sans surprise, on la retrouve alors citée dans tous les articles consacrés à la jeune génération de cheffes lyonnaises. Depuis, elle se fait discrète. Sa première affaire a fêté ses 7 ans. C'est l'âge de raison en restauration : on stoppe, on revend, ou on en veut encore ? Elle, a remis au pot. Ça donne Grains, à quelques mètres de là.

Sans se ruiner

On sent une adresse qui est, plus que les deux autres, à destination du quartier - et du déjeuner. Il faut admettre qu'on ne peut pas bruncher tous les jours. Ni manger des pizzas tous les midis - sauf si on est une tortue et qu'on vit dans les égouts. Donc Grains. On y sert, il faut le préciser, uniquement à emporter. C'est un petit local qui est surtout une jolie cuisine, montée en un mois cet été, et où s'affaire en ce moment, Marion herself. Elle y concocte une offre simple qui change toutes les semaines : deux sandwichs, une salade, des gâteaux. On a vu passer un genre de banh mi végétarien dans une baguette de chez Cocol ; un pain de campagne généreusement garni de noix et de mozzarella ; une salade de lentilles ; une autre aux petites pâtes rondes (accompagnée d'olives, de Bresaola et d'épinards) ; enfin un banana bread. À son habitude, Marion tient les prix en laisse : dix balles (avec un joli cookie et un café filtre de chez Placid - vous avez vu combien coûte ce genre de chose plus bas dans les Pentes ?). La vogue des marrons vient de débuter, c'est l'occasion de passer.