Résurrection, le maître de marionnettes
2046 / Aussi pénible qu'époustouflant, Résurrection tend à se faire dévorer par sa prétention avant de nous impressionner par quelques trésors filmiques cachés. Prix spécial du 78ème Festival de Cannes. En salle le 10 décembre 2025.
Photo : Resurrection © Films du Losange
Entre ambition et mégalomanie, Bi Gan entreprend une vaste fresque explorant le cinéma, de ses balbutiements à son avant-garde, à travers une fable futuriste. Il convoque à dessein les spectres imposants de Wong Kar-wai, Hou Hsiao-hsien et Jia Zhangke. Faute de personnages ou de récits à la hauteur de sa mise en scène (souvent virtuose), les segments s'enchaînent dans une indifférence croissante. Jusqu'à ce qu'un hallucinant plan-séquence, ne cessant de s'inventer et de se réinventer sous nos yeux, vienne bouleverser l'ensemble. Soudain, le cinéaste ne cherche plus à démontrer son talent, il en offre l'expression la plus pure.

