Choeurs et solistes de Lyon Bernard Têtu

Gagnez 10 places pour deux personnes pour le spectacle Mirage de l'ailleurs par les Chœurs et solistes Bernard Têtu les 17 & 18 mai aux Subsistances.
pour participer :

Appelez au 04 72 00 10 20 le jeudi 16 mai de 12h00 à 12h15.

 

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Un groupe de huit chanteurs, un pianiste, un chef et un mystérieux personnage qui se révèlera être un danseur, vont se faire inventeurs (au sens de découvreurs, révélateurs) d’un répertoire méconnu et oublié parmi les archives musicales du romantisme français. Un corpus de partitions (re)trouvées et sélectionnées par des musicologues et chercheurs reconnus dans leur discipline est au centre de ce concert scénique.

L’originalité de ce projet est de créer une "mise en écoute" de ce répertoire, par une écriture de l’espace et du temps. Ainsi, le mouvement (corps au plateau, spatialisation du son, composition des lumières) et les "sorties de cadre" (aménagements de silences, de transitions, d’extrapolations musicales…) permettront de placer le répertoire dans un contexte détourné du concert traditionnel favorisant alors une vraie mise en perspective avec l’"entendre" d’aujourd’hui. En ce sens ce concert scénique ne s’adresse pas particulièrement à un public de musique classique mais à toute personne ayant deux pieds ancrés dans notre époque et la tête disposée à visiter un "ailleurs". Car d’ "ailleurs" on nous parle souvent dans ces partitions encore poussiéreuses, par l’orientalisme, l’exotisme et la mythologie re-imaginée. Et puis, bien sûr, des sentiments, dans toutes leurs nuances, sous-tendus par ces clairs obscurs de joie de vivre ou d'angoisse de mort.

Les chanteurs et le piano ne seront pas sonorisés, mais un dispositif de projection sonore en 6 points répartis dans la salle jouera le rôle d’une géante caisse de résonance. Un travail sonore en relation avec les partitions jouées sera réalisé par le compositeur, en même temps que quelques prolongements vocaux et pianistiques des partitions. Cette extension musicale joue un rôle dans cette recherche de nouvelles situations d’écoute, elle entamera la rupture concrète avec le concert traditionnel et permettra la création de plans sonores, allant de pair avec le travail de mouvement au plateau.

La présence du danseur non seulement comme directeur du mouvement mais sur scène parmi les chanteurs, permet d’ouvrir l’espace en créant une ambiguïté: le danseur, a priori élément étranger du concert, devient rassembleur et facteur d’écoute. C’est par cette liberté qu’il pourra aussi se retirer vers le lointain où des piles d’anciennes partitions seront à ranger, à trier voire à distribuer. Dans cette coulisse à vue, ou antichambre de l’archivage, il y a aussi un photocopieur, imposant dans sa réalité plastique, automate reproductif dont le balayage lumineux et sonore fait partie intégrante de la partition du spectacle. Machine faisant la liaison entre l’extraordinaire d’un projet de recherche, l’étude curieuse d’une pile de papiers sauvegardés, et le quotidien électro-mécaniquement assisté du monde actuel où domine la science plus que la rêverie.

Mais ce n’est pas l’opposition (hasardeuse) entre un doux passé et un présent dur qui nous mobilise mais bien la question de ré-entendre, sans se déguiser, sans se retirer du monde, mais avec nos oreilles complexes et saturées d’aujourd’hui, la musique d’hommes et de femmes d’une époque qui, bien que pré-industrielle, avait pour credo artistique l’expression des sentiments les plus nobles, exaltants et douloureux de l’humain, associée à sa révérence envers la Nature.

Ces morceaux de partitions oubliées, une fois révélés à l’oreille contemporaine, vont-ils se désintégrer immédiatement comme au contact de l’air les fresques enfouies, ou vont-ils avoir le temps de nous dire quelque chose de ces ailleurs désuets auxquels ils rêvent, de ces sentiments emphatiques qu’ils expriment ? Est-ce que le courant peut passer entre ce qui caractérise cette esthétique et la vision post-contemporaine, païenne et émancipée de nous autres habitants d’aujourd’hui ? C’est peut-être le challenge de ce projet.

Essayer de dépasser le simple témoignage d’une esthétique musicale révolue, en la prenant à bras le corps, jusqu’à la faire nôtre, en lui donnant une voix non seulement vivante mais dépoussiérante et interpellante!

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