Da Silva @ marché Gare
Gagnez 4 places pour le concert de Da Silva au Marché Gare jeudi 30 janvier à 20h30.
pour participer :
Téléphonez au 04 72 00 10 20 mercredi 29 janvier à 12h.
DA SILVA / Jeudi 30 janvier au Marché gare à 20h30
34 Rue Casimir Périer - Lyon 2e
www.marchegare.fr
VILLA ROSA
Sortie 04 novembre 2013 chez PIAS
Le débit saccélère. Les yeux brillent. Il disserte photographie, évoque lamitié, mentionne Fugazi, cause littérature. Il est ainsi, le garçon. Dès quil parle de lune de ses passions nombreuses, les passions , il semballe et entraîne lassistance dans son sillage. Da Silva est un homme qui naime pas les faux-fuyants, les non-dits ou les demies-vérités. Il est de ceux qui jouent cartes sur table. À prendre ou à laisser. Impatient de nature, il ne sait pas calculer. Il a ce besoin daller de lavant. Toujours. Creuser lidée. Concrétiser la mélodie qui vient de lui passer par la tête. Trouver le(s) mot(s) juste(s) pour achever ce texte qui lui brûle les lèvres. Et pourtant, il ne faut pas croire ce que lon dit Pas toujours.
Dailleurs, que dit-on au sujet dEmmanuel Da Silva, chanteur, conteur, auteur, compositeur (pour lui, pour les autres), musicien et tant dautres choses encore ? Tout. Son contraire. Et inversement. Lhomme sen moque et balaye le quen dira-t-on dun élégant revers de main. Il na pas assez de temps pour tergiverser. Il préfère se renouveler, imaginer, travailler, faire des rencontres. Artistiques, souvent, humaines, toujours. Ça tombe bien : ces dernières ont servi de fondations à Villa Rosa, cinquième album signé DA SILVA et le deuxième pour [PIAS] Le Label. Soient dix chansons, jouées en un peu plus de trente minutes la même durée que « 17 Seconds » de The Cure (un hasard ? Peut-être. Sans doute). Dès le départ, sûr de son fait ça lui arrive, parfois , le Breton dadoption connaissait le nombre exact de titres quil désirait sur ce disque. Dailleurs, il nen na pas envoyé un de plus à Thibaut Barbillon (guitariste, croisé avec Nouvelle Vague) et Frédéric Fortuny (claviers, aperçu entre autres chez Autour de Lucie), compagnons de route invités à habiller des maquettes enregistrées près de los. Ensemble, dix jours durant, au rythme de sprinters engagés dans un marathon, ils ont investi les studios ICP, à Bruxelles. Peu dormi, beaucoup discuté. Enormément travaillé. Ajouté. Ôté. Et ont trouvé le juste équilibre, rejoints par des musiciens triés sur le volet (le géant Jeff Hallam, le métronome Philippe Entressangle, lorfèvre Jean-Pierre Ensuque ). Des guitares aériennes accompagnant les foulées du « Coureur De Fond » aux cordes mélancoliques écrites par Emmanuel DOrlando (« La Tasse », à siroter dans la pénombre), des boucles synthétiques et entêtantes de « LÉté » que lon rêve sans fin à la rythmique acrobatique qui sert de fondations à la lumineuse « Villa Rosa » (la chanson) sans oublier la disco électro-déboitée de « Gin Fizz » ou les effets robotiques du « Puits » , le trio a façonné ces chansons au gré de ses lubies, de ses envies, de ses croyances, de ses (in)certitudes.
Que DA SILVA appartienne à la lignée dune certaine chanson pop française (le regretté Daniel Darc, le Suisse Stephan Eicher pour faire bref), ce nest pas un mystère. Mais, sans trop que lon sache pourquoi (la paresse, lignorance ?), on oublie trop souvent quelques filiations pourtant assumées qui nous emmènent au-delà des mers (la Manche) et des Océans (lAtlantique) new-wave, electro et/ou indie pop. Définitivement inclassable, parfaitement insaisissable, Da Silva ne le déplore pas. Il continue de porter la générosité en bandoulière et davancer, en nous invitant à le suivre. Et lorsque sachève la promenade dans un « Paris » des eighties, on a cette douce sensation quil peut définitivement voir la vie(lla) en rose.