La vie de Christian

portrait / La rue est dans la nuit comme une déchirure, long-métrage documentaire réalisé par Alain Massonneau et Catherine Page, déroule un portrait très sensible de Christian Devaux.L’homme, aujourd’hui la cinquantaine, est né à Grenoble. Devenu militant, syndicaliste, il connaît de longues périodes de chômage. Traversant l’une d’entre elles, il fonde l’association GALLO (Groupement d’Actions Locales Libres et Ouvertes).
La structure propose un atelier d’écriture hebdomadaire en direction des personnes en situation de précarité ou de chômage. «Je connaissais Christian depuis 1993, raconte Catherine Page, ayant moi aussi était dans des situations de difficultés et dans des luttes. Puis je l’ai perdu de vue. Je l’ai retrouvé par hasard en 2005». Entre temps, Catherine Page est devenue cinéaste, et Christian Devaux a fondé l’association.
A la suite d’un échange où Christian parle de lui, le tandem de réalisateurs touchés par ses mots, ses récits décident de tourner un film. «Moi qui avait été proche de lui, je ne connaissais rien de sa vie, je crois que c’est l’écriture qui lui a permis de se dire et de se reconstruire et c’est par ce biais- là que nous avons fait le film».
Si le film aborde les problèmatiques sociétales, le chômage et intrinséquement le monde de l’entreprise, il nous émeut parce qu’il assume sa veine humaine, sa proximité avec les êtres, leurs visages, leurs fragilités, leurs forces.
Christian Devaux gueule contre les courriers absurdes des Assedics ; écoute avec bienveillance les participants de l’atelier ; livre son histoire personnelle ; pleure en écoutant un disque.
Né prématurément dans une chambre Place St Bruno, il se dit sauvé par sa mère et sa grand-mère, des femmes qu’il vénère. Son grand-père fut tué par son usine ; il subit un harcélement abject d’un contremaître. Les confessions poignantes s’entrecoupent de moments de lectures de textes dans l’atelier, comme pour montrer le chemin parcouru, faire des liens, comme pour dire que l’écriture construit, et lui a permis à lui, et à d’autres, de trouver une place, de relever la tête. SDLa rue est dans la nuit comme une déchirure. Projeté lors de la soirée de clôture ven 28 mars à 20h, à l’Espace Aragon (Villard-Bonnot)

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