Crooner charmeur

La double venue sur nos terres du folk ample et terrien de Jim Yamouridis a le droit d’enchanter convertis et néophytes. Le droit, le devoir même. LG

Voix de velours aux graves vibrants, infinis, physique de dandy un peu sauvage, Jim Yamouridis dispose des qualités requises pour séduire les petites biches et bichons précipités dans les festivals d’été. Australien d’origine grecque, architecte ayant rendu les armes (crayons de papier et plans) pour se consacrer à, on vous le met dans le mille, la musique, il vit à présent retiré dans le pays auvergnat, loin de l’agitation de Melbourne. Niché dans les vallons verdoyants avec femme et enfants, il n’en faut pas plus pour que notre esprit l’imagine en artiste marginal, en ermite génial créant uniquement dans des conditions spéciales : hors civilisation, replié sur lui-même et ses compositions à naître. C’est sans compter sur ses précieuses collaborations, attirées par son talent comme des abeilles par du pollen coloré : Sébastien Martel, producteur de Travelling blind (premier fruit du projet solo entamé en France), musicien discret mais parfait, et, pour le dernier né, Into the day, une clique de talents armés de clarinettes, percussions, contrebasse... Des textes écrits comme des « poésies » – selon sa propre confession – et le sieur fait du bon miel, assurément.D’ici à là
Connu avant son départ du pays des kangourous pour être un membre éminent du groupe The Stream (dont les deux albums ont été produits par le clavier de Nick Cave and the Bad Seeds, eh oui, pas moins), il a dû se frayer un chemin sur des terres inconnues, assumer le passage au folk solitaire pour accéder à une reconnaissance toute nouvelle. C’est chose faite dès 2008, et non sans panache, avec Travelling blind et ses ballades à la fulgurante beauté, comme Carry me (dont une vidéo live circule sur le site de partage de vidéos commençant par la lettre « d », et dont la vision nous semble simplement indispensable), ou The Rider, que PJ Harvey a eu la bonne idée de réinterpréter (là aussi, usez de la toile pour mettre un son sur nos abstraites paroles). Ce que l’on n’a pas encore dit mais qui semble une évidence dès les premières secondes d’écoute, c’est la similitude de timbre avec le beau, l’unique, le majestueux Leonard Cohen. Nous aussi on a douté en écrivant cela… pourtant, force est de constater que cette comparaison n’est pas volée. Attention, pas de mime ridicule ou de pastiche désolant : Jim Yamouridis tisse son œuvre, morceau par morceau, avec la sérénité ténébreuse que l’on ne trouve que chez les grands. Jim Yamouridis
Cabaret frappé : mardi 26 juillet à 23h sous kiosque au Jardin de ville de GrenobleMusiques en stock : samedi 9 juillet vers 19h à Cluses

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