Demy par-ci, Demy par-là. L'incroyable canonisation cinéphile actuelle autour de Jacques Demy devrait finir d'achever les allergiques à son œuvre en-chantée. À ceux-ci qui à l'annonce de son nom sont déjà en train de développer une réaction cutanée, on ne peut que conseiller la vision de La Baie des anges (1963). C'est son deuxième film, il l'a tourné dans une ville, Nice, qui cinématographiquement ressemble d'ordinaire à un champ de navets, et on n'y pousse à aucun moment la chansonnette.
C'est un chef-d'œuvre, qui rappelle que Demy n'était pas affilié à la rive gauche de la Nouvelle Vague pour rien, autrement dit qu'il avait la passion des formes et des genres, que ce soit dans l'écrin sophistiqué de ces films musicaux ou, comme ici, dans un mélodrame à la mise en scène aussi flamboyante que du Douglas Sirk.
La Baie des anges, de Jacques Demy, au Méliès à partir du 31 juillet