C'est l'un des spectacles les plus forts de la saison précédente (donné au Centre culturel Jean-Jacques Rousseau), repris cette semaine à la Faïencerie de La Tronche : Italie – Brésil 3 à 2 de la compagnie Tandaim. Un principe simple – un comédien et un musicien dans un décor minimal ; point – pour un rendu d'une immense force. La metteuse en scène Alexandra Tobelaim s'est ainsi confrontée au texte de l'auteur italien Davide Enia évoquant un souvenir d'enfance particulier : une soirée de l'été 1982 où toute sa famille s'était réunie devant une télé pour suivre en direct le match opposant l'Italie au Brésil dans le cadre des quarts de finale de la coupe du monde de football. Un match mythique que l'Italie remporta au terme d'un suspense intense – le Brésil était annoncé comme favori et devait renvoyer l'Italie chez elle.
La pièce d'Enia, dans la pure tradition du théâtre-récit, est un bijou (écriture dynamique et imagée) que le comédien Solal Boloudnine fait sien. Sur scène, il campe un Davide Enia de 8 ans qui croque l'ensemble des membres de sa famille en deux ou trois attitudes. « C'est lui qui prend toutes les voix des personnages. Solal donne vie et corps à toutes les personnes présentes. C'est comme s'il racontait une histoire qui s'est déroulée la veille : mon père a dit ça, ma mère ça, et ainsi de suite... » comme nous l'expliquait en interview la metteuse en scène l'an passé. Un spectacle entraînant et exaltant, dépassant le cadre sportif pour évoquer la magie des grands rassemblements populaires, les légendes vivantes et l'histoire avec un grand H.
Aurélien Martinez
Italie – Brésil 3 à 2, vendredi 17 octobre à 20h30, à la Faïencerie (La Tronche)