de Michael Dougherty (E.-U., 1h38) avec Toni Collette, Adam Scott, David Koechnerplus...
Lorsqu'un distributeur sort un film de Noël début mai, c'est davantage pour vider ses tiroirs d'un encombrant que pour tenter une contre-programmation osée – ou être raccord avec une vague de froid anormale par lui seul anticipée ! Le spectateur peut donc faire montre d'une légitime suspicion face à Krampus ; sa surprise sera d'autant plus agréable lorsqu'il assistera à la métamorphose progressive de ce film commençant comme La Course au jouet (aïe...), se prolongeant comme un Jumanji dégriffé (mouais...) avant d'évoluer en un digne conte à la Stephen King (dans l'esprit de Ça...)
Empruntant au maître de l'épouvante sa manière de sculpter une histoire horrifique plongeant ses racines dans un trauma ancien et transmise de génération en génération, Michael Dougherty remixe également des figures – en théorie – inoffensives de l'enfance (jouets, peluches, lutins) afin d'en faire les aides sanguinaires d'un anti-Père Noël, pire que le Père Fouettard.
Contrairement à beaucoup de fables inspirées de Dickens, débordantes de rédemption et de réconciliations, Krampus sort l'artillerie lourde pour dézinguer une famille comme on en voit tant à l'écran, collectionnant les comportements individualistes et donnant ici l'impression d'avoir mérité son sort. Quant au happy end, il se révèle plutôt astucieux, puisqu'il laisse planer un doute sur sa réalité. Parfois il neige en mai, et c'est de meilleur augure qu'en avril...