Les Chiche Capon : « On est des clowns modernes déjantés »

Les Chiche Capon - LA 432

Théâtre municipal de Grenoble

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Spectacle / Interview / Les Chiche Capon, c’est un quatuor clownesque complètement fou qui, depuis quinze ans, remplit les salles grâce à des fidèles qui en redemandent quand on leur tape dessus avec des frites de piscine en mousse. À l’occasion de la venue de la compagnie au Théâtre de Grenoble avec son spectacle musical (au sens large) LA 432, et comme on avait quelques questions à leur poser, on a rencontré trois des quatre Chiche Capon. Voici la retranscription la plus claire possible de cet entretien un poil décousu !

Au Petit Bulletin, on a eu du mal à classer le spectacle dans notre agenda – on l’a finalement rangé dans la rubrique "spectacles divers". Comment, vous, le définiriez-vous ?

Les Chiche Capon, tous ensemble : On ne sait pas vraiment… On peut dire absurde, déjanté, burlesque, clownesque… Oui, clownesque, c’est ce qui nous correspond le mieux. On est des sortes de clowns modernes déjantés.

Ce qui a du sens, comme vous venez pour trois d’entre vous du monde du clown. Comment est née la compagnie ?

Patrick de Valette : Avec Matthieu et Fred, on s’est rencontrés au Samovar, une école de clown à Bagnolet. On était tous les trois dans la même promo. Personnellement, j’avais vraiment un humour en commun avec Mathieu. À un moment donné, j’ai proposé qu’on aille à Avignon faire la manche. Matthieu est venu, puis Fred aussi : on allait pas lui dire de repartir ! Ça a tout de suite marché, et ça ne s’est jamais vraiment arrêté depuis 2001, date de la création de la compagnie.

Quatre ans plus tard, votre trio de clowns est devenu un quatuor, avec l’arrivée d’un membre issu d’un autre univers…

Ricardo Lo Giudice : Je les avais souvent vus sur scène, j’étais un vrai fan. On sortant la première fois de leur spectacle, je me suis dit : je veux faire ça moi aussi. Et j’ai eu la grande chance que, pour leur deuxième spectacle, ils cherchent un musicien. Enfin, un musicien-comédien…

Patrick : Oui, on voulait faire un cabaret avec un musicien qui puisse aussi jouer avec nous. Une sorte de Monsieur Loyal.

Ricardo : C’est sûr que si vous aviez cherché un vrai musicien, vous ne m’auriez pas pris !

Patrick : (rires) C’est clair, on en aurait pris un bon !

Ricardo : Depuis 2005, je suis donc avec eux et c’est un régal, je suis très très heureux !

Patrick : On n’a jamais réussi à s’en débarrasser !

LA 432, que vous venez présenter à Grenoble, est le quatrième spectacle de la compagnie. Et il parle de musique jusque dans son titre assez énigmatique pour les profanes…

Ricardo : Pour ce spectacle, oui, on voulait parler de musique. On est donc partis du "la 432 hertz", la note de résonnance de l’univers. Car on essaie toujours de s’attaquer à des sujets plus grands que nous. Dans le précédent spectacle, on parlait de l’évolution de l’homme. Du coup, qu’est-ce qu’il y a avant ? Le big bang. Et pour le prochain spectacle, on essaiera de savoir ce qu’il y a eu encore avant, en partant du vide, du néant, du rien…

Le spectacle est très fou, avec plusieurs saynètes qui s’enchaînent sans forcément de lien… Pourtant, on imagine qu’il est très écrit. Comment l’avez-vous construit ?

Matthieu Pillard : Il y avait des numéros qu’on avait déjà testés en cabaret. On est aussi beaucoup partis d’impro, de ce qui nous arrive en vrai dans la vie… Le début où l’on veut annuler la représentation, ça nous est vraiment arrivé avant une première où l’on était très stressés !

Depuis quinze ans, vous avez réussi à réunir un public autour de vous, qui vous suit dans toutes vos aventures. Ça doit être très agréable cette fidélité !

Matthieu : Ça fait quinze ans qu’on existe donc ouais, à force, on a créé une petite communauté. Les gens nous suivent beaucoup sur les réseaux sociaux par exemple…

Ricardo : En tournée, on a un public qui sait ce qu’il vient voir, et qui, à chaque fois, ramène des potes, ce qui fait grossir la communauté. C’est impressionnant.

C’est d’ailleurs comme ça qu’on vous a découverts un été à Avignon, sans forcément savoir ce que l’on allait voir. Les spectateurs néophytes sont-ils d’ailleurs toujours contents ? Car, parfois, vous en malmenez certains en leur criant dessus ou en les frappant avec des frites en mousse !

Matthieu : Oui, ça se passe toujours bien !

Ricardo : Certains pensent parfois qu’on va un peu loin mais c’est maîtrisé. On sait choisir nos cibles, on va aller vers ceux qui sont déjà morts de rire. Et puis si jamais il y a une mauvaise réaction, avec par exemple quelqu’un qui n’est pas content, on désamorce tout de suite, et on passe à autre chose.

Votre univers clownesque fonctionne parfaitement sur scène. Avez-vous envie de l’emmener ailleurs, au cinéma par exemple ?

Ricardo : On en parle, on est sur des idées, mais il n’y a rien de concret… On discute avec des réalisateurs… Après, notre humour est quand même difficile à mettre en image ; notre force c’est vraiment le live.

LA 432
Au Théâtre municipal de Grenoble mardi 22 novembre à 20h30

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