Numéro étudiant / « En trouvant super naze de mettre les gens dans des cases » chantait Vincent Delerm dans son morceau "Catégorie Bukowski". Ouais, on a des références au PB. Et on n'obéit pas forcément au chanteur en livrant une sélection on ne peut plus subjective de spectacles à voir selon le cursus suivi par vous autres étudiants. Sachant que tout le monde est libre de sortir des cases !
Pour les étudiants en sciences
Max Bird
On en a déjà parlé précédemment, on en remet une couche : l'humoriste Max Bird, qui « pense être, dans l'âme, plus un scientifique qu'un humoriste », est excellent dans son Encyclo-spectacle. Excellent et également passionnant quand il parle des dinosaures ou encore des effets de l'alcool sur le corps humain. De l'humour intelligent donc, avec en plus la possibilité pour les chercheurs en herbe de causer avec l'artiste après la représentation – enfin, on s'engage peut-être un peu trop, mais c'est souvent ce qui se fait à la Basse cour.
À la Basse cour du jeudi 6 au samedi 8 octobre
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Pour les étudiants en économie
Celui qui tombe
Adam Smith et consorts, c'est sympa mais bon, l'histoire de la manufacture d'épingles, ça date. Surtout qu'aujourd'hui, dans ce monde individualiste à l'extrême, on a plus besoin de collectif que de division (du travail). Ça tombe bien, c'est ce que propose le circassien Yoann Bourgeois avec cette pièce dans laquelle six êtres humains tentent désespérément de vivre ensemble au cœur d'un monde hostile à toute idée de cohésion. Un spectacle vertigineux (car on est bien sur du nouveau cirque) plus économistes atterrés que nouveaux libéraux en somme, ce qui n'est pas plus mal.
À la MC2 vendredi 14 et samedi 15 octobre
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Pour les étudiants en art
LA 432
Pour les créatifs, ceux qui ont besoin d'exprimer leur différence bruyamment, en faisant des grands gestes et en portant les tenues les plus originales possibles, on a sélectionné une aventure délirante entre théâtre, musique et, surtout, grand n'importe quoi. Soit un spectacle des clownesque Chiche Capon plein de bruit, de musiques et de tenues improbables. Comme ça, la prochaine fois, il vous sera possible de traverser fièrement le campus en faisant la chorégraphie du tubesque Planète Aluminium : les coincés des autres filières vous regarderont avec envie. Toi même tu sais.
Au Théâtre municipal de Grenoble mardi 22 novembre
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Pour les étudiants en histoire
2666
« L'histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir » disait Jaurès dans son Discours à la jeunesse. « Pas de passé, pas d'avenir » chantait Balavoine dans Starmania. Le jeune metteur en scène Julien Gosselin a sans doute bien lu / écouté nos deux penseurs puisqu'avec son adaptation d'un roman du Chilien Roberto Bolaño, il livre une grande fresque historique (12 heures avec entractes) où l'on se confronte à plusieurs époques et enjeux. Ou comment se sentir au cœur du monde tout en restant le cul vissé dans un fauteuil.
À la MC2 samedi 14 et dimanche 15 janvier
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Pour les étudiants en staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives)
Au-dessus de la mêlée
Un sportif, c'est bien connu, ça ne va jamais au théâtre. Mais si certains tombaient par le plus grand des hasards sur ce journal, sachez que cette saison, une pièce est faite pour vous. Un seul-en-scène (un monologue quoi) dans lequel le comédien Cédric Chapuis évoque son enfance dans un club de rugby, avec ses potes, son entraîneur, sa petite copine... C'est prenant, touchant, drôle et surtout universel, puisque ça parle aussi aux cultureux, ces snobinards effrayés par le moindre élan collectif plein de transpiration. On se retrouve tous au bar (et sans préjugés) pour la troisième mi-temps ?
Au Théâtre en rond (Sassenage) samedi 11 février
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Pour les étudiants en lettres
Le Vivier des noms
Attention, on va évoquer un spectacle que l'on n'a pas vu, mais bon, les étudiants en lettres ont l'habitude des aventures, non ? Soit une pièce de l'immense auteur de théâtre contemporain Valère Novarina, qui sait manier la langue comme personne, quitte à parfois la tordre tellement qu'il finit par laisser une partie du public de côté – faut s'accrocher, oui. Mais les étudiants en lettres ont l'habitude qu'on leur serve autre chose que des textes prêts à consommer, non ?
À l'Hexagone (Meylan) jeudi 2 et vendredi 3 février
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Pour les étudiants en sciences politiques
Tristesses
Sciences Po, c'est l'élite paraît-il, avec des jeunes capables de prendre du recul sur les sujets graves comme, par exemple, la montée du populisme. Du coup, on a sélectionné cette pièce centrée sur le présent, sur la montée de l'extrême droite dans différents pays européens. La metteuse en scène wallonne Anne-Cécile Vandalem a ainsi imaginé un polar captivant (une femme politique populiste danoise revient sur l'île qui l'a vu naître afin d'enterrer sa mère) et parfaitement maîtrisé même si un poil didactique dans ses enjeux. Mais le didactisme, ça ne devrait pas froisser un élève de Sciences Po, non ?
À la MC2 du mercredi 15 au vendredi 17 mars