Adama Diop, grand jeu

Que ce soit dans le rôle-titre d’Othello de Shakespeare mis en scène par Jean-François Sivadier (au printemps à la MC2), dans La Cerisaie de Tchekhov revue par Tiago Rodrigues (spectacle créé en 2021 au Festival d’Avignon, dans la prestigieuse cour d’honneur du Palais des papes) ou encore dans les spectacles-fleuves Joueurs, Mao II, Les Noms et 2666 de Julien Gosselin (vus respectivement en 2020 et 2017 à la MC2), le comédien Adama Diop est magnétique. Il l’est d’ailleurs partout, tout le temps ; et est ainsi devenu, en quelques années, l’un des acteurs les plus singuliers et intéressants du théâtre français.

Né en 1981 à Dakar (Sénégal), celui qui imaginait d’abord devenir journaliste se rend compte, un jour, de son amour pour le théâtre en regardant répéter le comédien noir Babacar M’Baye Fall. « Il s’est vraiment passé quelque chose à ce moment-là : l’idée que c’était possible, qu’en travaillant on pouvait y arriver », expliquait-il au Monde au mois de mars. Il rentre alors au conservatoire de Montpellier puis à celui de Paris, et c’est l’ascension.

Si on le retrouvera l’année prochaine dans la programmation de la MC2 avec Fajar, création personnelle avec laquelle il veut « tirer un fil entre les théâtres sénégalais et français qui ont chacun constitué l’artiste qu’il est », il viendra à Grenoble en cette fin de saison, dans le cadre du temps fort "La MC2 en fête", pour mettre en scène la promotion 31 de l’école de la Comédie de Saint-Étienne qu’il a accompagnée pendant trois ans. Ce sera avec le spectacle Bunker, sur un texte de l’auteur Baptiste Amann. « Notre envie est d’explorer, dans un huis clos, les coulisses d’une guerre », écrit Adama Diop. Terriblement d’actualité.

Bunker mercredi 28 juin à la MC2 ; entrée libre sur réservation