Jeudi 30 novembre, on pourra (re)découvrir sur grand écran le film culte de David Fincher sorti en 1999.
Iriez-vous voir les yeux fermés un film dont l'un des héros est un projectionniste ? Formulée ainsi, la proposition confine au non-sens ou au piège grossier. Non, il ne s'agit pas ici d'une séance de Cinema Paradisio ou de quelque autre douceur empreinte de nostalgie, mais de la reprise d'un film mythique de David Fincher : Fight Club (1999).
Dans cette adaptation du roman de Chuck Palahniuk, Tyler Durden (joué par Brad Pitt) pratique en effet l'art de la projection de manière occasionnelle et surtout personnelle. C'est bien le moindre des particularismes de ce charismatique et décomplexé VRP spécialisé dans la savonnette qui va libérer, délivrer, un agent d'assurances neurasthénique (campé par Edward Norton) de sa sinistrose coutumière. Sa méthode ? La fréquention du Fight Club, que tous deux vont créer.
Mais qu'est-ce que le Fight Club ? C'est là que le bât blesse : la première des règles du Fight Club consistant à ne pas parler du Fight, même au prix d'une prétérition digne d'un casuiste septième dan, vous n'en saurez pas davantage. Sauf en allant (re)voir ce film, qui mérite d'être pris en pleine face, comme un direct du gauche.
Fincher y déploie l'assommante maestria de sa mise en scène dès un générique pyrotechnique à vous faire voir des étoiles. Balade dans l'inconscient sombre et sauvage des villes où fermentent les révoltes, cette histoire visite aussi un XXe siècle expirant, en proposant une vision du chaos qu'on pensait purement théorique, réservée aux romanciers et scénaristes à l'imagination délirante. Depuis, un certain 11-septembre a fait flamber des immeubles et pas mal d'illusions...
Fight Club
Au Pathé Chavant jeudi 30 novembre à 19h50