de Vladimir de Fontenay (Can.-Fr., 1h41) avec Imogen Poots, Callum Turner, Callum Keith Rennie...
Ali partage avec Evan une vie nomade entre les États-Unis et le Canada faite de petits trafics, se servant au besoin de son garçonnet Bone. Après un ultime plan foireux, Ali et Bone se réfugient dans un mobile home qui, justement, est déplacé par son constructeur. L'espoir pour eux de refaire leur vie ailleurs... En s'attardant sur les coulisses des combines d'Evan (combats de coqs, vente de poudre, effractions...) et en insistant sur la déréliction de Bone, ce premier film prend un peu trop de temps à en venir au fait : l'espoir d'une reconstruction pour la mère et le fils dans un environnement sécurisant et stable – quel paradoxe pour un village de mobile homes.
On suppose que le réalisateur Vladimir de Fontenay, qui développe ici la trame d'un de ses courts-métrages, a eu du mal à sacrifier l'ambiance canaille du début : la violence interlope et nocturne s'avère toujours séduisante à l'écran. Mais le cocon blanc des mobile homes, havre en chantier, ne manque pas non plus d'atouts. D'autant plus qu'il constitue un apaisant contrepoint visuel.
Mention spéciale pour finir à Imogen Poots, dont le physique adulescent renvoie parfaitement aux ambiguïtés d'Ali. En mère-enfant comprenant sur le tard (plutôt qu'apprenant) ses obligations maternelles, elle offre une fin d'une très belle gravité.