de Robert Rodriguez (ÉU, 2h02) avec Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Connelly...
Le XXVIe siècle, après une féroce guerre. Dans la décharge de la ville basse d'Iron City, un docteur/mécanicien trouve une cyborg démantibulée ultra-sophistiquée qu'il répare et nomme Alita comme sa fille défunte. Il découvre qu'elle présente d'étonnantes dispositions au combat...
La récente poussée des membres de la trinité mexicaine Iñarritu/Cuarón/del Toro ne doit pas oblitérer leurs camarades, actifs depuis au moins autant longtemps qu'eux dans le milieu. Tel le polyvalent Robert Rodriguez, Texan d'origine mexicaine, qui signe ici après Sin City (2005) une nouvelle adaptation de BD – en l'occurrence un manga futuriste de Yukito Kishiro. On reconnaît dans cette version augmentée de Pinocchio (où la marionnette serait une cyborg et son Gepetto un savant doublé d'un traqueur de criminels) l'empreinte du producteur James Cameron : perfection formelle absolue des images, rigueur du récit, spectaculaire immersif (les courses en motorball ne déchirent pas : elles dévissent), distribution soignée...
Peut-être tient-on un pendant à Blade Runner, en moins hermétique sur le plan métaphysique même si la question de la proportion d'humanité à l'intérieur des cyborg est omniprésente. En tout cas, Alita se révèle tout aussi plausible dans l'extrapolation technologique et sociale de notre époque. Et le fait qu'un cinéaste d'origine mexicaine se soit intéressé à une implacable frontière (un "mur" horizontal, en quelque sorte) qui sépare une nation de privilégiés d'une masse grouillante maintenue dans l'espoir impossible de les rejoindre n'est sans doute pas anodin...