Le Commun des Mortels, fab lab grenoblois de l'alimentation

Nouveau lieu / Bar, atelier de brassage et de transformation alimentaire, lieu de culture… Ouvert depuis cet été à Grenoble, Le Commun des Mortels devrait devenir une adresse originale et incontournable du quartier Chorier-Berriat dans les semaines qui viennent.

Benoît et Quentin ont de quoi sourire. Car ça y est : les deux associés de la microbrasserie artisanale grenobloise Maltobar, rejoints il y a quelque temps par Mathias, ont ouvert cet été ce qui sonne comme l’aboutissement d’un projet de longue date. Bien plus qu’un bar où coule à flots la bière locale, Le Commun des Mortels doit devenir un lieu consacré à l’autonomie alimentaire, un atelier partagé où les particuliers de tous horizons pourront venir fabriquer, pêle-mêle, des pâtes, du pain, de la crème glacée, des ravioles, de la confiture, du jus de fruit...

« Dès juillet 2016, on proposait déjà des ateliers de fabrication de bière dans notre brasserie. Ça a bien fonctionné. Alors on a eu envie d’élargir ce principe à la nourriture afin de se réapproprier toute une partie de l’alimentation que l’on a plus entre nos mains. Pour cela, on va mettre à disposition un parc de matériel, sur le même principe qu’un fab lab, avec des outils professionnels très coûteux que l’on ne peut pas avoir chez soi, comme une machine à pâtes, un pétrin, une turbine à glace… On propose aux gens de venir se former lors d’ateliers d’initiation puis, une fois qu’ils ont validé leur "formation", ils peuvent revenir en autonomie quand ils le souhaitent », explique Quentin.

Six kilos de pâtes en une heure

Une initiative qui doit permettre à tout un chacun d’accéder à une alimentation saine, raisonnée, anti-gaspillage et, parfois, moins dispendieuse qu’en supermarché. Et le rendement vaut le coup : ici, on pourra fabriquer six kilos de pâtes en une heure de temps. Une tarification solidaire sera également proposée avec pour objectif « d’atteindre les gens qui en ont vraiment besoin. On n’est pas sur un projet bobo. Au contraire, on veut développer des partenariats avec les Maisons des habitants, les MJC, les associations », continue Quentin. Ainsi, dès le mois d’octobre, le Commun des Mortels deviendra un nouveau point de distribution de l’épicerie solidaire Épisol.

Pour l’instant, seuls les ateliers d’initiation au brassage de bière sont disponibles (le samedi après-midi, en solo ou en groupe jusqu’à 12 personnes, avec 20 litres de breuvage à la clé) car les travaux ne sont pas tout à fait terminés, et les machines pas encore toutes livrées. Mais Benoît, Quentin et Mathias espèrent pouvoir démarrer leurs ateliers de transformation alimentaire d’ici la fin de l’année. En attendant, il est possible de venir boire un verre et de découvrir ce vaste lieu de 400 mètres carrés qui devrait également accueillir une programmation culturelle variée (concerts, spectacles, conférences…) dans les mois qui viennent. On suivra ça de près.

Le Commun des Mortels
20, rue Aimé Berey (Grenoble)


Et à l'automne, le Bar Radis

Avec l’association Cultivons nos Toits et le restaurant La Tête à l’Envers, la microbrasserie Maltobar porte depuis quelques années un autre projet : celui du Bar Radis, lieu inédit d’émancipation alimentaire qui comprendra un potager et une serre installés sur un toit du centre-ville ainsi qu’une terrasse panoramique de 2000 mètres carrés, au cœur du quartier Capuche (Grenoble), avec un bar-restaurant, un espace de formation et d’échanges de compétences mais aussi une scène culturelle.

« Il s’agira d’un lieu complémentaire au Commun des Mortels car les ateliers partagés seront plutôt dédiés aux professionnels et il sera situé dans un quartier différent. On espère que ces projets permettront d’essaimer ailleurs dans la ville », estime Quentin. Les travaux ont bien commencé et le Bar Radis devrait ouvrir au public à l’automne prochain.

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