La Belle Électrique change de gouvernance

La Belle Électrique change de gouvernance

Les personnes sont les mêmes, mais les statuts changent. Au lieu d'être exploitée en délégation de service public par l'association MixLab, la Belle Électrique sera gérée par une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), Musiques Actuelles Grenobloises. Vous pourrez même participer ! On vous explique.

En quête d’horizontalité, la ville de Grenoble souhaitait changer le mode de gestion de la Belle Électrique (et la Clé de Sol, locaux du jardin Hoche qui y sont associés) pour une formule plus participative. Cette année, le processus est lancé, avec une délibération adoptée par le conseil municipal du 28 mars dernier, et une première réunion publique, ouverte à tous, organisée le 16 avril.

Jusqu’ici, la mairie avait confié l’exploitation de ces équipements à l’association MixLab, par le biais d’une délégation de service public. La municipalité a souhaité sortir de ce modèle somme toute classique pour un statut très différent : la SCIC, pour Société coopérative d’intérêt collectif. C’est l’équivalent d’une Scop, mais d’intérêt général, à but non-lucratif. Il existe en France 1200 SCIC, dont environ 70 dans le secteur culturel ; par exemple la Friche Belle de Mai à Marseille, ou le Petit Bain à Paris.

Une seule candidature a été examinée par le jury : celle de l’équipe actuelle de la Belle, par le biais de cette fameuse SCIC. Un autre porteur de projet, la société S-Pass, qui gère déjà 24 salles en France, était intéressé, mais n’est pas allé au bout de sa candidature. Actuellement, l’association MixLab poursuit donc son activité par un statut transitoire ; la coopérative des Musiques Actuelles Grenobloises prendra véritablement les manettes au 1er août prochain.

50€ pour devenir associé

Concrètement, l’idée est d’ouvrir la gestion de l’infrastructure publique. Ainsi, en échange de 50€ (facilités de paiement possibles), vous pouvez devenir, en tant que particulier, associé de la Belle Électrique. Vous serez alors détenteur d’une part sociale de la SCIC. Cette dernière doit compter au moins 7 associés, mais il n’y a pas de plafond ; dès lors, on pourrait se retrouver avec 200, 500, 1000 personnes, pourquoi pas ! Or, le principe fondateur de la SCIC est qu’un associé = une voix, quel que soit son capital. Pour éviter le capharnaüm, la SCIC s’organise en collèges, avec un représentant pour chacune des cinq catégories suivantes : les habitants et usagers, les partenaires (associations culturelles, artistes, entreprises prestataires…), les porteurs de projet (l’association MixLab), les salariés (plusieurs d’entre eux ont déjà acquis des parts), et bien sûr les institutions, en l’occurrence la ville de Grenoble.

On vous arrête tout de suite : non, vous n’allez pas pouvoir débattre de la programmation de l’année prochaine et militer pour faire venir tel ou tel artiste. Tout cela reste à la main de la direction de la salle. Toutefois, les cinq collèges ont pour mission de définir ensemble les grandes orientations de l’équipement, proposer des idées, détailler leurs attentes… En matière culturelle autant que sociale.

Dans cette très en vogue poursuite de collaboratif, la mairie a invité largement les Grenoblois à s’investir. Le courrier de la Ville vante les mérites de la SCIC, « formidable outil d'ouverture et de mise en dialogue au service d'un territoire », qui « adhère à des valeurs coopératives fondamentales », notamment « la prééminence de la personne humaine, la démocratie, la solidarité, l’intérêt collectif au-delà de l’intérêt personnel, l’intégration sociale, économique et culturelle ». La prééminence de la personne humaine, dans le cas d’une salle de concert, on ne sait pas trop ce que ça signifie. Mais il est question, selon le document de la Ville, d’accentuer les efforts sur l’égalité homme-femme, sur la transition écologique, sur l’accès et l’éducation à la culture. Elle mentionne aussi « une croissance mesurée et un contrôle budgétaire raisonné ».

Le statut SCIC, qui existe depuis 20 ans, est de plus en plus convoité par les acteurs culturels, en ce qu’il intègre une forte dimension d’économie sociale et solidaire, un vrai engagement, ancré dans le territoire, d’intérêt général. Derrière tout cela, enfin, il y a aussi la volonté d’obtenir pour la Belle Électrique le label Smac (Scène de musiques actuelles), que l’État serait plus enclin à attribuer à une organisation pérenne qu’à une structure en DSP, par définition remise en cause tous les cinq ans.

Maintenant, reste à savoir qui prendra son ticket pour intégrer la coopérative Musiques Actuelles Grenobloises : les associés et les représentants des collèges détermineront le futur de la Belle Électrique. En ce qui concerne la saison prochaine, dont la programmation est en cours de finition, cela ne devrait pas changer grand-chose pour le public. Pour la suite... Qui vivra verra.

Réunion d’information publique le 16 avril de 10h à 12h à la Clé de Sol

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