Taeko, une auteur érotique handicapée, recluse dans son appartement, rédige une histoire violemment dérangeante, où un père viole dans discontinuer sa femme et sa jeune fille. Yuji, son assistant, est en fait chargé d’enquêter sur elle. Il découvre que Taeko simule son handicap, que son passé est plus trouble qu’elle ne veut l’entendre, et finalement ce que cache cette pièce à laquelle seule Taeko a accès. Le film superpose les intrigues pour mieux en interroger le côté fictif, multiplie les incursions oniriques dans un mystérieux cabaret regorgeant de créatures felliniennes perverses, assène des séquences à la beauté aussi puissante que le malaise qu’elles suscitent. Sono Sion, auteur provocateur déjà responsable d’un Suicide Club controversé, pousse la surenchère gore et sa vision fatalement barbare des rapports humains dans leurs derniers retranchements. Le film peut facilement rebuter par la radicalité de ses partis pris, sa décision d’exposer les tabous évoqués (inceste, mutilation, torture) de façon frontale, comme pour enfoncer le clou horrifique et tester la tolérance de son spectateur. En l’état, difficile a priori de percevoir les intentions de l’auteur, noyées dans le flou d’une conclusion hystérique et vomitive. Autant Suicide Club avait une fâcheuse tendance à ne se reposer que sur des séries de provocations, autant Strange Circus prend le temps de construire une véritable narration dramatique crescendo, tout en proposant une expérience visuelle à l’inspiration manifeste. Cette esthétique forte transcende bien heureusement une insistance, aux limites de la complaisance, sur les instants les plus cruels d’un récit qui en compte bon nombre.

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X